Transitions & Energies
Indice 2020 de transition énergétique du WEF

En 2020 déjà, la France dans le top 10 de la transition… grâce au nucléaire


La publication d’un article mettant en avant le fait que la France était le quatrième pays le plus vert selon un classement de la MIT Technology review ayant provoqué une polémique, nous republions un article de 2020 sur un classement tout aussi flatteur de la France par le World Economic Forum. Cette fois, la France occupe la huitième place mondiale de l’indice de transition énergétique. Elle la doit notamment à une production d’électricité abondante, fiable et très peu émettrice de CO2 grâce au nucléaire.

A en croire l’indice de transition énergétique du Forum Économique Mondial (WEF) publié la semaine dernière, la France obtient un score flatteur an matière de sécurité énergétique et de durabilité environnementale. Cela n’est pas vraiment le fruit d’une planification maitrisée… Il s’agit surtout des conséquences d’une production d’électricité abondante, bon marché et qui émet très peu de CO2 parce qu’elle est très majoritairement nucléaire… à la suite d’un programme lancé il y a un demi-siècle.

L’indice de transition énergétique (ETI) du Forum Économique Mondial compare les pays en fonction de deux éléments essentiels. Les performances de leurs systèmes énergétiques en termes de sécurité et de durabilité environnementale, et leur degré de préparation à la transition énergétique.

Un système énergétique sûr et performant

Depuis 2015, plus de 80% des pays étudiés, ils sont 115, ont augmenté leur score ETI. La France occupe le 8ème rang avec un score de 68,7%. Elle le doit à la performance de son système énergétique actuel (74%) plus qu’à son engagement dans la transition. Elle est l’un des deux seuls pays du G20 dans le top 10 avec le Royaume-Uni qui est lui en 7ème position avec 69,9%. Le numéro un est la Suède avec 74,2% et le dernier Haïti avec 36%. Voir les dix premiers dans le graphique ci-dessus.

Le score moyen des 115 pays classés est de 55,1%, il a augmenté de 2 point depuis 2015. Les Etats-Unis sont à 60,7%, l’Inde à 51,5%, la Chine à 50,9% et la Russie à 50,5%.

L’étude souligne aussi l’impact de la pandémie de Covid-19 sur les marchés de l’énergie. A savoir: «l’érosion de presque un tiers de la demande mondiale d’énergie, une volatilité presque sans précédents des prix du pétrole avec ses implications géopolitiques, des investissements et des projets retardés ou arrêtés et des incertitudes sur les perspectives d’emplois de millions de travailleurs du secteur de l’énergie».

La transition menacée par la pandémie

Dans une tribune publiée par l’Usine Nouvelle, les experts du WEF Roberto Bocca et Harsh Vijay Singh estiment, dans un langage très diplomatique, que la France doit maintenant mettre l’accent sur la réduction des coûts des services énergétiques pour les ménages et les entreprises,

Ils soulignent aussi que «les perturbations de la Covid-19 ont mis en évidence les vulnérabilités du système énergétique. Les perspectives à court terme de la transition énergétique sont par conséquent menacées. La vitesse et l’ampleur sans précédent de la baisse de la demande d’énergie, ainsi que la volatilité des prix et les implications géopolitiques qui l’accompagnent, ont déstabilisé le système énergétique mondial.»

Ils ajoutent que si la baisse de la consommation d’énergie a eu un effet immédiat sur l’environnement, même dans les zones les plus polluées en Chine et en Inde, «il ne faut pas la confondre avec le progrès…».

La rédaction