Transitions & Energies
La commission européenne à Bruxelles

Décarbonation en France et en Europe, l’Académie des Technologies se rebiffe

Après l’étonnante apathie qui a suivi l’annonce la semaine dernière par la Première ministre, Elisabeth Borne, du plan de décarbonation accéléré du gouvernement, à la fois irréaliste et construit sur des hypothèses techniques, financières et sociales douteuses, des voix commencent à s’élever pour dénoncer une stratégie française et européenne qui mène à l’échec. L’Académie des Technologies, qui n’a pas l’habitude de se mêler directement au débat public, tire la sonnette d’alarme dans un avis publié à la fin de la semaine dernière. Cette institution publique indépendante, qui rassemble les meilleurs experts français des technologies et des sciences appliquées dont quatre Prix Nobel, ne peut pas être traitée à la légère comme l’ont été pendant de nombreuses années ceux qui ont dénoncés, à juste raison, des politiques énergétiques absurdes et dangereuses menées en France comme en Europe. Elles l'avaient déjà été notamment par Elisabeth Borne et par le président de la République Emmanuel Macron.

Flamanville Chantier EDF

A Flamanville, le nucléaire français voit peut-être enfin le bout du tunnel

Le chantier du seul réacteur nucléaire de troisième génération à être construit en France, l’EPR de Flamanville dans la Manche, a été jusqu’à aujourd’hui un calvaire. Des retards à répétition, des surcoûts considérables et une litanie de malfaçons. Au point que certains ont été jusqu’à parler d’une véritable malédiction qui a empoisonnée l’image d’EDF et fait naître de nombreux doutes sur les capacités de l’industrie nucléaire française. Il semble pourtant maintenant que le cauchemar puisse enfin se terminer.

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Il n’y aura pas de nouvelle Arabie Saoudite à l’ère de l’hydrogène vert

Les contraintes physiques du transport sur longue distance de l’hydrogène vert, produit avec de l’électricité bas carbone, font que le transport sur longue distance de ce vecteur d’énergie restera relativement marginal. La nouvelle économie mondiale de l’hydrogène qui se dessine ne sera jamais à l’image de celle du pétrole. L’hydrogène sera avant tout consommé et transformé près du lieu où il est produit.

Thunderstorm wikimedia commons

Le nucléaire, 40% ou 20% de l’approvisionnement énergétique en France?

Mesurer et comparer les quantités d’énergie consommées pour produire de l’électricité provenant de sources différentes n’est pas, comme on pourrait l’imaginer, une chose simple. Car en mesurant des équivalences à la production ou des équivalences à la consommation, les résultats sont totalement différents, du simple au double ! Il ne s’agit pas seulement d’une querelle d’experts, mais de chiffres clés pour déterminer aujourd’hui et plus encore à l’avenir le poids des différentes sources énergies dans le bouquet énergétique du pays.

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Qu’est-ce qu’un luddite?

Ce nom, tiré de celui de Ned Ludd, personnage mythique qui aurait mené en Angleterre une révolte contre les machines à tisser, est devenu synonyme d’opposition et de rejet des nouvelles technologies. Il a pris aujourd’hui une ampleur et une résonance presque sans précédents. Mais les premiers luddites ne s'opposaient pas à la technologie en tant que telle, mais à la façon dont les riches industriels détruisaient leur mode de vie. Ils soulignaient ainsi que toutes les avancées technologiques ne sont pas forcément bonnes pour la société, y compris dans le domaine de l’énergie.

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«Psychologiser» l’adversaire: une technique qui fait toujours recette

Nous avons reçu à la suite de la publication la semaine dernière de l’article «L’erreur de raisonnement à l’origine du déni du changement climatique» une réponse de Benoît Rittaud, président de l’Association des Climato-Réalistes, que nous publions. Parce que Transitions & Energies est pour le pluralisme des opinions et n’entend pas, dans les domaines de la transition énergétique, considérer qu’il y a des idées acceptables et d’autres qui ne le sont pas.

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L’ère de la construction dans le monde de grands barrages hydroélectriques est terminée

L'escalade des coûts de construction, l'essor de l'énergie solaire et éolienne, les problèmes grandissants de sécheresse et les oppositions croissantes des populations et des opinions publiques se traduisent par un déclin rapide et accéléré dans le monde des nouveaux projets hydroélectriques massifs. Les grands barrages ont été une source d’énergie majeure au XXème siècle, notamment pour les pays en développement, car ils étaient de loin les moins coûteux par kilowatt produit. Ce n’est plus le cas au XXIème siècle. Mais l’hydroélectricité a encore un rôle important à jouer, en étant le seul moyen permettant de stocker l’électricité à grande échelle.

L'usine de liquefaction de gaz de Yamal

Pourquoi l’énergie russe a beaucoup moins manqué que prévu à l’économie allemande et européenne

Contrairement aux annonces et prévisions catastrophistes des gouvernements, des institutions européennes et de bon nombre d’experts, l’effondrement l’an dernier de l’approvisionnement russe en énergie de l’économie européenne n’a pas eu de conséquences catastrophiques. Cela est la conséquence d’une météorologie clémente pendant l’hiver, de baisses de consommation industrielles, d’approvisionnements importants en gaz fournis par les Etats-Unis et aussi et surtout des capacités de substitution et d’adaptation qui existent au sein d'une économie de marché. C’est ce qu’ont montré dès mars 2022 dans une étude les économistes de l’institut allemand IFO. Personne n’en avait tenu compte et ne voulait accorder du crédit à leurs conclusions. Et pourtant, ses capacités de substitutions sont bien réelles et d’autant plus importantes et rapides qu’il n’y a pas de blocage des prix comme cela s’est passé en Allemagne.

Atmosphere Wikimedia

L’erreur de raisonnement à l’origine du déni du changement climatique

Ceux qui contestent l'existence même du changement climatique simplifient le monde, pour des raisons de confort intellectuel, et réduisent sa compréhension à deux alternatives, blanc et noir. Ainsi, l’existence de vagues de froid démontrerait que le réchauffement n’existe pas. En fait, il faut accepter que le monde est bien plus compliqué que nous le voudrions. Des thèses simplistes et faciles affirmant que la question climatique est un complot, ou à l’opposé que détruire la civilisation moderne réglera le problème climatique, ne mènent nulle part.