Transitions & Energies

Toyota, Subaru et Mazda veulent plus que jamais sauver le moteur à combustion interne


Les trois constructeurs automobiles japonais ont annoncé qu’ils entendaient développer ensemble de nouvelles motorisations thermiques plus légères et compactes, plus efficaces et mieux adaptées à l’hybridation et aux carburants bas carbone (synthétiques, hydrogène et biocarburants). Toyota, premier constructeur mondial, affirme depuis des années ne pas croire à un marché automobile totalement dominé par les véhicules 100% électriques. Le ralentissement de la croissance des ventes de voitures électriques un peu partout dans le monde, sauf en Chine, le conforte dans cette stratégie.

Les constructeurs automobiles japonais, à commencer par le premier d’entre eux et le numéro un mondial, Toyota, ont toujours été les plus réticents à passer à la motorisation totalement électrique. Toyota a d’autant moins de raisons de le faire qu’il a inventé la motorisation hybride il y a 25 ans avec son modèle Prius et en a retiré depuis de considérables succès commerciaux. Il en est toujours le numéro mondial et a vendu plus de 20 millions de Prius. Et cela se voit dans sa rentabilité. Lors de son dernier exercice fiscal, le constructeur a enregistré un bénéfice d’exploitation record de près de 30 milliards d’euros avec seulement 2% de ses 10,3 millions de modèles vendus qui étaient tout électriques.

L’avenir du thermique: plus compact, plus économe, plus adaptable aux carburants bas carbone

Sur son marché domestique, Toyota ne craint rien. Le Japon est l’un des pays développés où la part de marché des véhicules 100% électrique est la plus faible. Et le ralentissement de la croissance des ventes de véhicules purement électriques un peu partout dans le monde depuis quelques mois, sauf en Chine, conforte sa stratégie.

Ainsi Toyota avec Subaru et Mazda, deux constructeurs dont il est actionnaire à respectivement 20% et 5%, ont affirmé ensemble lors d’une conférence de presse que la motorisation thermique alliée à l’hybridation ou à l’utilisation de carburants bas carbone (synthétiques, hydrogène, biocarburants) a encore un bel avenir. Ils parient sur de nouvelles générations de moteur thermiques affichant de meilleures performances en termes de limitation de la consommation et donc d’émissions de gaz à effet de serre.

Atteindre l’objectif commun « par plusieurs voies »

Ils considèrent même qu’ils seront indispensables notamment sur les marchés où la pénétration des véhicules électriques à batteries sera lente. A la fois parce dans les pays en développement les infrastructures mettront des décennies à être implantées et également parce que dans les pays plus riches les consommateurs sont de plus en plus réticents. Au point d’en avoir fait aujourd’hui, par exemple, un thème de la campagne électorale pour les élections européennes.

Les trois constructeurs nippons ont annoncé il y a quelques jours qu’ils allaient unir leurs forces pour développer ces nouveaux petits moteurs thermiques tout en ne perdant pas de vue la décarbonation. Leur conception ainsi que leur architecture sera adaptée afin de faciliter l’hybridation électrique et l’utilisation des carburants synthétiques, de l’hydrogène et des biocarburants.

 « Nous confirmons que nous sommes engagés sur la voie de la neutralité carbone mais que nous allons atteindre cet objectif commun par de multiples voies » , a martelé, lors d’une conférence de presse commune, Koji Sato, le PDG de Toyota, dans un discours repris, en cœur, par ses partenaires industriels.

« Nous travaillons sur le développement de voitures 100 % électriques mais dans le même temps nous allons continuer d’améliorer les performances de nos moteurs à combustion », a ajouté Atsushi Osaki, le patron de Subaru. « Ces moteurs à combustion vont avoir un rôle clé dans le processus d’électrification de la mobilité », a conclu Masahiro Moro, le patron de Mazda.

Une nouvelle génération de moteurs: 4 cylindres en ligne, boxer et rotatif

Chacun de ses constructeurs s’est donné pour mission de continuer à développer et améliorer le type de motorisation qui a fait sa renommée pour ne pas diluer son identité. Le quatre cylindres en ligne pour Toyota, le moteur boxer pour Subaru et le rotatif pour Mazda.

Cette future génération de moteurs nippons a pour ambition d’être particulièrement légère et compacte pour permettre notamment « d’abaisser la hauteur de capot » améliorant les performances aérodynamiques et les processus de conception des véhicules du futur, tout en contribuant à une meilleure efficacité énergétique. Selon Hiroki Nakajima, responsable chez Toyota du développement technologique, ses moteurs auront des courses plus courtes et moins de couple. Mais comme ils sont conçus pour fonctionner en conjonction avec un système hybride, les moteurs électriques combleront le manque de couple et le fait qu’ils tourneront moins vite.

Les spécifications précises sont pour l’instant gardées secrètes, mais les moteurs commenceront probablement à apparaître à temps pour les nouvelles réglementations plus restrictives Euro 7 sur les émissions. L’objectif est aussi de développer un moteur fonctionnant parfaitement avec des carburants neutres en carbone. Toyota croit aussi depuis longtemps à la voiture à hydrogène, via une pile à combustible et un moteur électrique avec son modèle Mirai, mais aussi directement comme carburant d’un moteur à combustion interne.

La rédaction