Transitions & Energies

Les Tesla sont-elles réparables?


Les réparations sur des Tesla accidentées sont tellement coûteuses que les compagnies d’assurance américaines préfèrent envoyer les véhicules à la casse même très récents et avec très peu de kilomètres. Le problème est tel que qu’Elon Musk, le patron de Tesla, a annoncé que le constructeur allait changer la conception de ses véhicules et de leurs programmes informatiques pour les rendre plus faciles et moins coûteux à réparer et du coup à assurer.

La durabilité des véhicules est un élément important à prendre en compte pour mesurer leur empreinte carbone tout au long de leur vie. C’est encore plus vrai pour les voitures électriques dont l’empreinte carbone lors de la fabrication est de deux à trois fois plus élevée que celle d’un véhicule thermique du fait notamment de l’énergie et des métaux dits stratégiques nécessaires à la production de leurs batteries. Cela explique pourquoi il faut parcourir plusieurs dizaines de milliers de kilomètres avec un véhicule électrique pour que son empreinte carbone soit meilleure que celle d’un véhicule thermique et encore, cela dépend de la façon dont est produite l’électricité qui sert à le recharger. Si c’est avec des centrales à charbon, cela prend beaucoup de kilomètres…

C’est pour cela que prolonger la vie des véhicules existants, y compris à moteur thermique, est souvent la solution la meilleure en terme d’émissions de gaz à effet de serre et d’économie des ressources naturelles.

Des réparations économiquement pas viables

Il est donc d’autant plus surprenant d’apprendre que les Tesla accidentées aux Etats-Unis même récentes et avec très peu de kilomètres sont fréquemment envoyées à la casse car le coût des réparations est bien trop élevé. Selon l’agence Reuters, sur les 120 Tesla Model Y (voir la photographie ci-dessus) qui ont été envoyées à la casse aux Etats-Unis après un accident en décembre dernier, la grande majorité avait moins de 10.000 miles (16.000 kilomètres) au compteur! Des véhicules dont le prix neuf était compris, toujours aux Etats-Unis, entre 60.000 et plus de 80.000 dollars mais que les compagnies d’assurance ont préféré envoyer à la casse en remboursant les propriétaires plutôt que les faire réparer ce qui n’était pas économiquement viable…

Et en général, les propriétaires de Tesla sont bien assurés. A la fin de l’année dernière, selon Nerdwallet, un site comparateur de produits financiers et d’assurance, le propriétaire d’une Tesla avec un bon passé de conducteur payait en moyenne 2.040 dollars par an pour assurer une Model Y et 3.044 dollars pour une Model X.

Elon Musk a promis des changements de conception des véhicules

En tout cas, le problème est tel qu’Elon Musk, le patron de Tesla, a annoncé que le constructeur allait changer la conception de ses véhicules pour les rendre plus faciles et moins coûteux à réparer et du coup à assurer. Lors de la présentation le mois dernier des derniers résultats trimestriels de la société, Elon Musk a souligné que les primes demandées par certaines compagnies pour assurer les Tesla «étaient dans certains cas bien trop élevées» et que la propre compagnie d’assurance du constructeur automobile mettait la pression sur ses assureurs en offrant des contrats bien moins chers aux propriétaires de Tesla. Elon Musk a ajouté «nous voulons réduire le coût des réparations d’une Tesla après un accident» citant des modifications dans la conception des véhicules et de leurs programmes  informatiques. «Il est remarquable de constater à quel point de petits changements dans la conception du pare-chocs et la fourniture des pièces de rechange nécessaires à la réparation en cas de collision ont un effet énorme sur le coût de réparation», a ajouté Elon Musk.

Tesla a lancé sa propre compagnie d’assurances réservée à ses clients à la fin de l’année 2019. Il s’agissait de réduire le coût de possession des véhicules et il s’agit maintenant d’utiliser les informations fournies par la compagnie d’assurance pour améliorer leur conception des modèles afin de rendre leurs réparations plus économiques.

La rédaction