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Robots automobiles Wikimedia Commons

Robots industriels: rattraper le retard français


Les robots industriels sont aujourd’hui omniprésents, notamment dans les usines électroniques et automobiles. Ils sont un bon moyen d’évaluer la compétitivité et l’importance du tissu industriel d’un pays. Sans surprise, la France est en retard et tente de le combler.

Une bonne façon de mesurer la désindustrialisation en France consiste à comparer son équipement en robots industriels avec les pays concurrents. Si la France tente de rattraper son retard (voir le graphique ci-dessous) et n’avait jamais acheté autant de robots industriels qu’en 2019, elle reste sous-équipée par rapport aux grands pays industriels

Ces robots accomplissent aujourd’hui des tâches répétitives de plus en plus variées. Ils soudent, peignent, usinent, assemblent, transportent, emballent et nettoient. Les entreprises françaises en ont acheté 6.700 en 2019 dont pas moins de 40% dans la seule industrie automobile selon l’International Federation of Robotics (IFR). On mesure ainsi l’importance de conserver ou non les usines automobiles sur le territoire français. En tout cas, la France a installé l’an dernier 15% de robots en plus qu’en 2018. Au cours des cinq dernières années, la France a augmenté de 18% par an la taille de son parc.

Il y a 2,7 millions de robots industriels dans le monde dont 1,6 million en Asie

A l’échelle mondiale, le mouvement est encore plus spectaculaire. Le nombre de robots installés chaque année est passé de 60.000 en 2009 à 373.000 en 2019. Il était même de 422.000 en 2018. Le recul enregistré l’an dernier, une première, s’explique avant tout par les difficultés rencontrées par l’industrie automobile et l’industrie électronique, les deux secteurs qui utilisent le plus de robots et qui sont déterminants dans la transition énergétique.

Ce recul sera évidemment encore bien plus important en 2020 compte tenu de l’effondrement des investissements lié aux conséquences économiques de la pandémie. «L’année 2021 devrait voir une reprise, mais il faudra sans doute attendre 2022 ou 2023 pour retrouver des niveaux d’avant la crise», estime Milton Guerry, le président de l’IFR.

L’industrie française comptait en tout 42.000 robots à la fin de l’année 2019 à comparer à 221.500 en Allemagne, 74.400 en Italie et 783.000 en Chine… L’IFR estime que 2,7 millions de robots (dont un tiers pour la production de véhicules) sont aujourd’hui en service dans le monde. Presque trois fois plus qu’en 2009. Ils sont majoritairement installés en Asie (1,6 million). L’Europe en compte 580.000 et l’Amérique 389.000. Mais plus encore que le nombre de robots en activité, c’est leur proportion par rapport à l’emploi qui révèle la compétitivité et l’importance d’un outil industriel.

La France, septième économie mondiale est assez mal classée dans ce domaine (voir ci-dessous). Elle se retrouve au 16ème rang mondial, avec 177 robots pour 10.000 emplois, loin derrière le champion, Singapour (918). La Corée du Sud, grand pays industriel notamment dans l’automobile et l’électronique suit de près  (855) largement devant le Japon (364) et l’Allemagne (364) ex-aequo. Viennent ensuite la Suède, le Danemark, Hongkong, Taïwan, les États-Unis, l’Italie, la Belgique, le Luxembourg, l’Espagne, l’Autriche et la Chine.

Le marché mondial des robots industriels qui ne cesse de grandir représente 50 milliards de dollars par an. Ces robots sont fabriqués avant tout en Allemagne, en Suisse, aux États-Unis et surtout au Japon, numéro un mondial avec 40% de la production. Elle est notamment assurée par les groupes Kawasaki, Fanuc, Yaskawa et Nachi.

La rédaction