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Terres rares Chine

Le plan américain pour se passer des terres rares chinoises


Tandis que Pékin, qui contrôle le marché mondial des terres rares, menace les Etats-Unis d’un embargo sur ces matériaux vitaux pour les secteurs de l’énergie et de l’électronique, Washington annonce un plan pour ne plus être dépendant. Ces minerais indispensables sont très utilisés dans les technologies de pointe et dans l’énergie, notamment la fabrication de moteurs et de batteries de véhicules électriques, de cellules photovoltaïques, d’éoliennes et dans l’exploitation pétrolière…  Sur les 170.000 tonnes de terres rares produites l’an dernier dans le monde, 71% (120.000 tonnes) l’ont été par la Chine.

«Ces minéraux critiques sont souvent ignorés mais sans eux la vie moderne serait impossible», a expliqué le 4 juin Wilbur Ross, Secrétaire américain au Commerce. Il a ajouté que le gouvernement fédéral «prend des mesures sans précédents pour s’assurer que les Etats-Unis ne seront pas coupés de ces matériaux vitaux». Le plan d’action contient 61 recommandations et identifie 35 éléments stratégiques dont l’uranium, le titane et… les terres rares.

Coïncidence, la veille l’agence de planification économique chinoise tenait une réunion sur un possible «contrôle des exportations» de terres rares.

Washington a décidé d’accélérer la recherche, le développement et le déploiement de méthodes de recyclage et de réutilisation de ces minéraux stratégiques, de trouver des alternatives et aussi de diversifier l’approvisionnement et améliorer les processus d’extraction, de séparation et de purification. L’administration américaine compte aussi renforcer la coopération et améliorer le commerce international de ces minéraux avec ses alliés. Les Etats-Unis chercheraient à participer à l’exploitation de terres rares en Afrique. D’ores et déjà le groupe américain Blue Line Corporation et le minier australien Lynas viennent d’annoncer la construction d’une usine de raffinerie de terres rares à Hondo, au Texas.

Le plan stratégique américain prévoit également de faire un recensement précis des ressources naturelles disponibles dans le pays pour pouvoir les exploiter. Mais il compte aussi faire la nomenclature de sources d’approvisionnement moins traditionnelles, comme l’extraction à partir de l’eau de mer ou de déchets du charbon.

 

La rédaction