Transitions & Energies
Toyota Mirai II

Il y aura bientôt plus de 600 taxis à hydrogène à Paris


La plus grande flotte au monde de taxis à hydrogène va voir le jour en région parisienne. Créée par la compagnie Hype, elle entend devenir un véritable démonstrateur de la mobilité à hydrogène. Elle permettra aussi d’équiper la région parisienne d’une vingtaine de stations de recharge qui seront progressivement ouvertes à tous. Enfin, elle vise à prouver que le véhicule électrique à hydrogène et pile à combustible est bien mieux adapté à une utilisation intensive que son concurrent à batteries.

La compagnie de taxis à hydrogène Hype a annoncé cette semaine le rachat d’un opérateur historique parisien, le groupe Slota. «La flotte de 600 véhicules diesel opérée aujourd’hui par Slota sera progressivement remplacée par des  Toyota Mirai –berlines à pile à combustible– et sera opérée par Hype», a déclaré le groupe dans un communiqué.

HysetCo, la société mère de Hype, a levé 80 millions d’euros auprès des fonds RGreen Invest, Mirova, RAISE Impact et Eiffel Investment Group. Air Liquide, déjà partenaire de HysetCo et producteur historique d’hydrogène, a aussi participé au financement de cette acquisition. Toyota y a contribué également (voir la photographie ci-dessus de sa deuxième génération de Mirai). Le constructeur japonais est actionnaire d’HysetCo aux côtés de la Caisse des dépôts, du groupe énergétique Idex et du fonds Kouros. L’opération se veut spectaculaire car elle permettra de créer «la plus grande flotte au monde de taxis à hydrogène». Hype entend ainsi «prouver que l’écosystème de l’hydrogène a du sens», a expliqué Loïc Voisin, président de HysetCo.

Une application dédiée, de nouvelles stations de recharge et un électrolyseur pour fabriquer de l’hydrogène

La compagnie Hype crée en 2015 gère déjà une centaine de taxis à hydrogène en région parisienne. Elle entre maintenant dans une phase «d’industrialisation» avec l’acquisition «d’un des acteurs majeurs du taxi parisien».

Le service Hype a été interrompu depuis plusieurs mois à cause de la pandémie. Son retour se fera «en fonction du rythme de reprise de l’activité économique» et passera aussi par le déploiement d’une application dédiée. La levée de fonds permettra également de construire de nouvelles stations de recharge. Aux quatre existantes viendront s’ajouter deux nouvelles avec le soutien de fonds publics, sur un site de la Ville de Paris, Porte de Saint-Cloud, et dans les garages de Slota à la Porte de la Chapelle. Ce dernier sera doté d’un électrolyseur permettant de produire sur place de l’hydrogène.

HysetCo prévoit d’étendre rapidement son réseau de stations pour en posséder une vingtaine d’ici fin 2024. Elles devraient être ouvertes aux sociétés et aux particuliers ayant acquis un véhicule à hydrogène. Deux modèles récents de voitures à hydrogène et pile à combustibles sont vendus aujourd’hui en France, la seconde version de la Mirai de Toyota et la Nexo de Hyundai.

Des véhicules parfaitement adaptés à une utilisation intensive

Les véhicules à hydrogènes sont parfaitement adaptés à une utilisation intensive. Ils ont une autonomie de l’ordre de 600 kilomètres et leurs réservoirs se rechargent en quelques minutes comme un véhicule à moteur thermique. Ils sont ainsi parfaitement adaptés pour une flotte de taxis.

Reste à savoir comment sera fabriqué l’hydrogène qui remplira leurs réservoirs. Sera-t-il «gris», c’est-à-dire obtenu à partir du gaz naturel par reformage, ou «vert», produit par électrolyse avec de l’électricité décarbonée? Si l’hydrogène est aujourd’hui quasiment le seul carburant de substitution aux carburant fossiles avec les carburants synthétiques et les biocarburants, la difficulté est de rendre sa production par électrolyse industrielle et économiquement compétitive. «Notre objectif est d’utiliser à terme de l’hydrogène vert ou certifié bas carbone», a affirmé Loïc Voisin.

La rédaction