Transitions & Energies
Centrale nucléaire de Dampierre-en-Burly

La France est redevenue le premier exportateur d’électricité en Europe


Avec la remise en service d’une partie des réacteurs de son parc nucléaire en retard de maintenance ou affectés par les problèmes de corrosion sous contrainte, la France a retrouvé depuis le début de l’année, une place plus conforme à son histoire et ses capacités sur le marché européen de l’électricité. Elle est redevenue le premier exportateur en Europe. Mais pour le rester et faire face dans le même temps aux besoins accrus d’électricité liés à la transition énergétique, il faudra que les programmes d’investissements dans le nucléaire et les renouvelables soient tenus.

Après une année 2022 catastrophique, marquée au plus mauvais moment, celui de l’invasion de l’Ukraine et de la coupure d’une grande partie de l’approvisionnement en gaz russe, par une baisse historique de sa production d’électricité nucléaire, la France retrouve une place plus conforme à son histoire et à ses capactés sur le marché européen de l’électricien. L’agence Bloomberg souligne qu’au premier semestre de cette année 2023, le pays est redevenu le premier exportateur d’électricité européen avec 17,6 térawattheures d’électricité vendus principalement à la Grande-Bretagne et à l’Italie. Les deux autres pays européens grands exportateurs d’électricité sont la Suède (14,6 TWh) et l’Espagne (8,8TWh).

« Pièce maîtresse du marché européen de l’électricité »

L’an dernier, pour la première fois depuis quarante ans, la France était devenue un importateur net d’électricité du fait des problèmes de retard de maintenance et de défauts dits de corrosion sous contrainted’une partie des 56 réacteurs du parc nucléaire d’EDF. La production d’électricité avait alors baissé de 23% par rapport à 2021, avec près de la moitié des réacteurs à l’arrêt pendant une partie de l’année. Or, la capacité française de production d’électricité nucléaire est importante pour le pays mais aussi pour ses voisins.

Elle est ainsi qualifiée par Bloomberg de « pièce maîtresse du marché européen de l’électricité » tant il est vrai que la politique européenne du tout renouvelable impulsée notamment par l’Allemagne contraint bon nombre de pays européens à faire appel au nucléaire ou au charbon et au gaz quand les éoliennes manquent de vent et les panneaux solaires manquent de soleil. L’Allemagne est ainsi importatrice nette d’électricité depuis le début de l’année du fait de la mise à l’arrêt de ses derniers réacteurs nucléaires. Voilà pourquoi le parc nucléaire français « reste essentiel » en Europe, insiste Bloomberg.

Les opérations de maintenance et de réparation des canalisations affectées par les problèmes de corrosion sous contrainte se poursuivent et 26 réacteurs sont actuellement à l’arrêt selon RTE (Réseau de transport d’électricité), la période estivale étant privilégiée pour les interventions afin de pouvoir mieux faire face aux pics de consommation de l’hiver.

La rédaction