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Plateformes gazières israélienne Champ Tamar

En dépit de la guerre, les exportations de gaz israéliennes ne faiblissent pas


La guerre depuis le 7 octobre entre Israël et le Hamas semble n’avoir eu aucun impact ou presque sur la production et les exportations de gaz israéliennes à ses voisins arabes. La production a augmenté de 14% l’an dernier et les exportations vers l’Egypte et la Jordanie de 25%. Pour Jérusalem, c’est un atout à la fois économique et politique.

Cela peut sembler à première vue paradoxal. En dépit de la guerre entre Israël et le Hamas depuis le 7 octobre et des combats terrestres à Gaza depuis plus de quatre mois, les exportations israéliennes de gaz naturel, à destination notamment des pays arabes voisins n’ont pas diminué, au contraire. Elles ont augmenté de 25% l’an dernier vers l’Egypte et la Jordanie. Cela montre une fois de plus qu’il y a d’un côté les discours à l’intention des opinions publiques et de l’autre la réalité économique.

Mais cette progression sensible des exportations de gaz israéliennes est d’autant plus étonnante que l’un des deux champs gaziers exploités, Tamar, celui qui se trouve au large non loin de la bande de Gaza (voir la photographie ci-dessus), a vu son exploitation interrompue pendant un mois après le 7 octobre par crainte d’attaques sur les installations. Cela s’est traduit par une baisse de 11% de la production de Tamar. Mais elle a été plus que compensée par l’augmentation de production du champs Leviathan, le plus important, qui se trouve plus au nord.

« Atout stratégique… »

Leviathan qui est opéré par la major américaine Chevron avec deux partenaires israéliens a exporté 6,29 milliards de mètres cubes de gaz vers l’Egype et 2,71 milliards de mètres cubes vers la Jordanie. Tamar a exporté 2,56 milliards de mètres cubes, essentiellement vers l’Egypte. « La croissance spectaculaire des exportations de gaz naturel vers l’Égypte et la Jordanie prouve à quel point le marché du gaz naturel est un atout stratégique pour Israël et contribue à la stabilité régionale », a affirmé Eli Cohen, le ministre israélien de l’énergie.

La production de gaz a rapporté l’an dernier plus de 600 millions de dollars au nouveau fonds souverain israélien. Le gouvernement veut le porter à 12 milliards de dollars au cours de la prochaine décennie. Le fonds, qui vise à empêcher une surchauffe du shekel israélien due à une augmentation soudaine de la richesse nationale, a été créé en 2014 mais a commencé seulement à être alimenté en 2022.

Exportations de GNL vers l’Europe

Israël a découvert les deux gisements de gaz offshore en Méditerranée orientale Tamar et Leviathan en 2010, avec une production lancée en 2013, plaçant le pays sur la carte de l’énergie pour la première fois et faisant d’Israël un exportateur. Et Israël n’entend pas arrêter là ses ambitions de développement de ses exportations de gaz, notamment vers l’Europe. Jérusalem envisage de vendre du GNL (Gaz naturel liquéfié) aux pays européens par l’intermédiaire de terminaux de liquéfaction égyptiens ou en construisant des équipements locaux.

La rédaction