Transitions & Energies

La Corée du Sud construira trois villes nouvelles alimentées par de l’hydrogène


La course à la création d’une économie et d’une société fonctionnant à l’hydrogène est lancée, avant tout en Asie, et la Corée du Sud entend bien la gagner. Non seulement le constructeur automobile Hyundai est en pointe dans le domaine des voitures et des camions fonctionnant à l’hydrogène, mais le gouvernement sud-coréen a annoncé la construction d’ici 2022 de trois villes nouvelles alimentées exclusivement en énergie par de l’hydrogène (voir le schéma ci-dessus).

L’hydrogène servira à la climatisation, le chauffage, la fourniture d’électricité et l’alimentation des équipements et des véhicules assurant le transport. Les trois villes utiliseront exclusivement des véhicules alimentées par des piles à combustibles fonctionnant avec de l’hydrogène que ce soit pour les transports publics, notamment les bus, ou individuels, les voitures. Des stations de recharge d’hydrogène seront installées dans toutes les stations de bus et dans tous les parkings.

Cette décision est la première étape d’une stratégie très ambitieuse visant à assurer 10% de l’énergie de toutes les villes du pays par de l’hydrogène d’ici à 2030 et de passer à 30% en 2040. Pour cela, des investissements massifs vont être réalisés dans la production d’hydrogène et la création d’infrastructures de stockage, de transport et de distribution.

La Corée du Sud n’est pas la seule à vouloir créer une économie de l’hydrogène. La Chine, le Japon et plus récemment l’Allemagne ont annoncé des plans ambitieux d’investissements dans cette énergie et dans les technologies permettant son développement.

Créer une économie de l’hydrogène n’est pas sans présenter de multiples obstacles. Si les véhicules électriques fonctionnant à l’hydrogène et avec une pile à combustible n’émettent pas de gaz à effet de serre et ont une autonomie importante et un temps de recharge court, la production d’hydrogène pose plusieurs problèmes. Le principal est que si elle n’est pas produite par électrolyse avec de l’électricité provenant des énergies renouvelables ou nucléaire, elle émet beaucoup de gaz à effet de serre.

Or, le coût de l’hydrogène vert «est» aujourd’hui élevé tout comme celui des véhicules à hydrogène qui ne sont pas pour le moment fabriqués en grandes quantités, seulement en petites séries. Il faut aussi réaliser les investissements importants nécessaires à la production, au stockage, au transport et à la distribution de l’hydrogène. Enfin, il faut s’assurer de la sécurité des dépôts et des stations qui possèdent des réservoirs d’hydrogène sous pression et se trouveront au coeur des villes.

La rédaction