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Tesla-Gigafactory

Tesla menacé de voir sa licence révoquée et de ne plus pouvoir vendre en Californie


Pris en flagrant délit de mensonges sur les capacités réelles de son système «full self-driving» (conduite complètement autonome), le constructeur américain est maintenant trainé devant les tribunaux par l’agence californienne d’homologation des véhicules à moteur (DMV).

L’histoire de l’incroyable réussite de Tesla, parti de zéro et devenu le premier constructeur mondial de voitures électriques et le plus emblématique, n’a pas été, loin de là, un long fleuve tranquille. Cela tient, entre autres, à ses méthodes de communication disruptives en particulier celles de son dirigeant Elon Musk. Des annonces tonitruantes de nouveaux produits et de calendriers de mises sur le marché qui ne sont pas forcément suivies d’effets… Des engagements sur les performances technologiques et économiques qui sont rarement tenus… Des bras de fer avec les autorités locales où sont implantées les usines, en Californie, comme en Allemagne ou en Chine…

Mentir aux consommateurs

Dernier problème en date et non des moindres, l’Agence californienne d’homologation des véhicules à moteur (DMV) accuse Tesla de mentir aux consommateurs sur ses technologies de conduite autonome, et a déposé des plaintes le 28 juillet auprès d’un tribunal administratif de l’Etat.

Les voitures Tesla «n’ont jamais pu, et ne peuvent pas aujourd’hui fonctionner comme des véhicules autonomes» affirme la DMV. Tesla «a fait ou diffusé des déclarations fausses ou trompeuses, et non fondées sur des faits». Une victoire juridique de l’autorité californienne pourrait avoir des conséquences très sévères, allant jusqu’à la révocation des licences autorisant Tesla à fabriquer et vendre ses voitures en Californie.

Il faut dire que Tesla a été jusqu’à écrire que si ses véhicules sont équipés pour 12.000 dollars de l’option «full self-driving» (conduite complètement autonome): «tout ce que vous aurez à faire est d’entrer dans la voiture et de lui dire où aller», lit-on dans une publicité de Tesla, que l’on trouve sur son  site, citée dans la plainte. «Si vous ne dites rien, votre voiture regardera votre calendrier et vous y conduira comme destination supposée. Votre Tesla déterminera l’itinéraire optimal, en naviguant dans les rues des villes, les intersections complexes et les autoroutes. Lorsque vous arrivez à destination, sortez simplement de votre véhicule et il entrera en mode de recherche de place de parking et se garera seul. Un message envoyé par téléphone et il vous rejoindra… Le système est conçu pour être capable de faire de courtes et de longues distances sans intervention requise de la personne se trouvant dans le siège conducteur».

Une enquête en cours de l’Agence américaine de la sécurité routière (NHTSA)

Des véhicules Tesla équipés du logiciel de conduite autonome ont été impliqués dans 273 accidents aux États-Unis, selon un rapport publié en juin par l’Agence américaine de la sécurité routière (NHTSA). Elle a ouvert une enquête sur le système d’assistance à la conduite du constructeur américain.

Son rapport porte sur les véhicules équipés d’un logiciel dit de niveau 2, c’est-à-dire qui peut faire accélérer ou décélérer la voiture et tourner le volant si nécessaire, mais n’est pas réellement autonome puisqu’il nécessite un conducteur attentif, prêt à reprendre le contrôle à tout moment si le logiciel prend de mauvaises décisions. Ce que Tesla ne dit pas vraiment. Sur les 392 accidents répertoriés dans cette catégorie, les signalements concernent à près de 70% les voitures Tesla.

En 2019, Musk avait déclaré qu’il était «certain» que d’ici la fin de cette année, Teslas «sera en mesure de vous trouver dans un parking, de venir vous chercher, de vous emmener jusqu’à votre destination sans intervention». Plus récemment, en juin, Elon Musk, a souligné l’importance de la conduite autonome pour l’entreprise, ajoutant que sans cela, la valeur de son entreprise était «proche de zéro».

La rédaction