Transitions & Energies
Pétrolier

L’Opep dans une impasse


Réunis lundi 1er juillet  et mardi 2 juillet à Vienne, les ministres des 14 membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et de leurs dix partenaires (menés par la Russie), qui produisent la moitié du pétrole mondial, tenteront de se concerter pour pousser à la hausse les prix du brut. Mais leurs moyens sont limités car la production reste abondante et la demande mondiale de brut inférieure aux prévisions.

L’Opep et ses alliés s’étaient entendus au mois de décembre 2018 pour abaisser leur offre cumulée de 1,2 million de baril par jour. La stratégie a été un temps gagnante puisque le prix du baril a augmenté de près de 30% au premier trimestre, avant de refluer. Le baril de brent est ainsi monté jusqu’à 74 dollars en mai. Il s’échangeait vendredi 28 juin à 66 dollars.

En dépit des baisses de production de l’OPEP, des risques de conflit dans le Golfe persique, des chutes de production du Venezuela, de la Libye et de l’Iran, et du pétrole contaminé des pipelines russes, les cours du brut ont été surtout affectés au cours des dernières semaines par le ralentissement économique mondial et le conflit commercial entre les Etats-Unis et la Chine.

Les risques géopolitiques et les décisions de l’Opep ont été éclipsés par la dégradation de la conjoncture économique. Selon l’OCDE, les tensions commerciales ont déjà réduit la croissance mondiale de 1% cette année. Ces prévisions de croissance planétaire sont de 3,2% cette année contre 3,9% en 2018. L’Agence internationale de l’énergie (AIE) a récemment baissé à deux reprises sa prévision de croissance de la demande mondiale de brut pour 2019, ramenée à 1,2 million de barils par jour. De quoi limiter toute tension entre l’offre et la demande.

D’autant plus que les stocks mondiaux atteignent des niveaux élevés et que les Etats-Unis, redevenus le premier pays producteur du monde, sont capables d’augmenter rapidement leur offre. Ainsi, toujours selon l’AIE, la production de l’Opep et ses partenaires a reculé de 1,5 million de barils par jour en mai sur un an, tandis que l’offre des pays non-Opep, dopée par les Etats-Unis, a augmenté de 2,1 millions de baril par jour.

Entre offre abondante et demande en berne, l’Opep et ses partenaires devraient chercher à gagner du temps et reconduire à Vienne leur engagement de décembre et continuer donc à réduire leur production, prédisent les analystes. La Russie, dont la santé économique dépend étroitement des exportations de pétrole et de gaz, semblait réticente. Mais Moscou devrait finalement donner son accord pour une reconduction des baisses de production pendant 6 à 9 mois et… ne pas les respecter. La Russie ne se conforme pas vraiment aux baisses de production imparties. Seulement 36% en février de ce qu’elle devait faire et 77% en avril.

La rédaction