Pendant les douze jours de guerre avec la République islamique d’Iran, Israël a dû gérer un risque inattendu, celui des parcs de véhicules électriques flambants neufs qui se trouvaient dans ses ports. Il s’agissait notamment de ceux de Haïfa et de Ashdod qui ont été des cibles des missiles balistiques iraniens.
Or, si jamais les parcs en question avaient été touchés et des batteries avaient pris feu le risque devenait considérable de voir l’ensemble des véhicules entrer en combustion. L’incendie aurait même pu se propager aux installations portuaires compte tenu de la difficulté considérable qu’il y a à éteindre les incendies de batteries.
Des combustions qu’il faut parfois des jours pour maîtriser
Une frappe sur une zone de stockage de ses véhicules aurait pu déclencher un feu en chaîne impossible à arrêter, mettant en péril les infrastructures portuaires et les flux logistiques essentiels au pays. La combustion des batteries lithium-ion des véhicules électriques est extrêmement difficile à maîtriser et cela prend parfois plusieurs jours pour y parvenir. Les batteries des véhicules électriques sont extrêmement inflammables et peuvent même prendre feu jusqu’à 48 heures après une collision. Si cela concerne des centaines de véhicules, cela devient un cauchemar.
En règle générale, un incendie de véhicule électrique dégage une chaleur extrême de l’ordre de 2.760 °C tandis que l’incendie d’un véhicule thermique à essence dégage une température d’environ 815 °C. Cela explique pourquoi il faut en moyenne 7,5 mètres cubes d’eau pour éteindre un véhicule à essence en feu et dans certains cas, le contrôle d’un feu de véhicule électrique peut demander 10 fois plus d’eau…
Evacuer les véhicules des ports de Haïfa et d’Ashdod
C’est la raison pour laquelle l’Administration des Ports et du Transport Maritime israélien avait ordonné aux importateurs de véhicules 100% électriques et hybrides de se préparer à évacuer l’ensemble de leurs véhicules stationnés dans les ports de Haïfa et Ashdod. Les autorités avaient l’intention de faire transférer ces véhicules vers des zones dégagées, des parkings temporaires sécurisés situés à l’écart des centres névralgiques du pays.
Si l’incendie géant d’un parc de centaines ou de milliers de véhicules électriques reste aujourd’hui un scénario hypothétique, il faut le prendre au sérieux. Les parcs sont vulnérables et peuvent se transformer en bombe à retardement en temps de guerre ou même face à une menace terroriste.
