Transitions & Energies
Siemens train hydrogene

Siemens se lance à son tour dans le train à hydrogène


Remplacer dans toute l’Europe, sur les lignes ferroviaires non électrifiées, les motrices diesel par des locomotives à pile à combustible et à hydrogène est un marché potentiellement considérable. Le Français Alstom l’a compris avant tout ses concurrents. L’Allemand Siemens tente de rattraper son retard.

Alstom n’est plus seul au monde sur le marché des trains à pile à combustible et hydrogène. Il vient d’être rejoint par l’Allemand Siemens. Ce dernier a présenté une motrice développée avec l’opérateur ferroviaire Deutsche Bahn (voir photographie ci-dessus). Elle doit entrer en service en 2024. Le véhicule propulsé par une pile à combustible alimentée via une ou plusieurs remorques mobile de stockage d’hydrogène a vocation à «remplacer les automotrices roulant au diesel dans le transport régional».

Mais le précurseur français conserve une longueur d’avance. Il teste et commercialise des trains de passagers pour des liaisons régionales depuis quatre ans. Ainsi, 41 rames ont déjà été commandées par deux Länder allemands et des expérimentations ont eu lieu en Autriche, aux Pays-Bas, en Pologne, en Suède et en France. Elles ont débouché sur des commandes fermes en Italie, au Royaume-Uni et en France. Et Alstom vient d’annoncer il y a quelques semaines la signature d’un partenariat avec Engie pour développer une offre opérationnelle avec de puissantes locomotives de fret à hydrogène.

Remplacer à terme toutes les locomotives diesel

Le marché potentiel est considérable. Il s’agit de remplacer à terme toutes les locomotives diesel transportant des personnes et des marchandises sur les portions non électrifiées du réseau ferroviaire français et européen. Sur les 30.000 kilomètres de voies ferrées en France, environ la moitié n’est pas électrifiée. Et les électrifier n’a aucune chance de devenir un jour un investissement rentable. La solution pour remplacer les 1.100 motrices diesel qui circulent sur ses voies en France passe donc par des trains à hydrogène.

Une course contre la montre est engagée si la SNCF veut tenir son engagement de se débarrasser de toutes ses locomotives diesel d’ici 2035. La Deutsche Bahn a pris le même engagement mais pour 2040. Cette dernière compte notamment pour cela sur la locomotive de Siemens. Le modèle baptisé «Mireo Plus H» fonctionnera avec de l’hydrogène vert produit sans émission de gaz à effet de serre. «Chaque train livré fera économiser jusqu’à 45.000 tonnes de CO2 sur une durée de vie de 30 ans par rapport aux trajets en voiture correspondants», selon Michael Peter, le Pdg de Siemens Mobility.

Première exploitation commerciale en 2024

Les rames auront une autonomie allant jusqu’à 800 kilomètres avec deux voitures et 1.000 kilomètres avec trois voitures dont deux contenant de l’hydrogène, pour une vitesse de pointe allant jusqu’à 160 km/h. Deutsche Bahn assure le développement d’une station-service capable de ravitailler un train à hydrogène aussi rapidement qu’une rame diesel.

Le Mireo Plus H commencera des essais dans le Bade-Wurtemberg en 2023 pour une première exploitation commerciale à compter de 2024, entre les villes de Tübingen, Horb et Pforzheim.

La rédaction