Transitions & Energies

Les routes en mauvais état se traduisent par plus d’émissions de CO2


Voilà une étude que devraient méditer les municipalités, les communes et les régions qui négligent l’entretien des rues et des routes en espérant décourager la circulation. Elles contribuent directement à l’augmentation des émissions de gaz à effet de serre.

Voilà une étude que devraient méditer les municipalités, les communes et les régions qui négligent l’entretien des rues et des routes en espérant décourager la circulation. Elles contribuent directement à l’augmentation des émissions de gaz à effet de serre. Ainsi, par exemple, à Paris les dépenses de voirie ont diminué de 64% depuis 2014. De son côté, l‘Association Espagnole de la Route (AEC) a mené une étude sérieuse qui établit un lien direct entre la qualité du revêtement de la route et les émissions de CO2 des véhicules.

Un groupe d’expert a fait des comparaisons précises en mesurant le niveau de pollution d’une voiture et d’un camion sur une route dégradée et sur une route parfaitement rénovée. Les résultats ont ensuite été comparés avec une route dans un état d’usure considéré comme «normal». Les différences relevées sont loin d’être négligeables. Ces tests ont été menés sur un tronçon de 46 kilomètres.

Dans le cas de la voiture, les émissions de CO2 diminuent en moyenne de 3,5% sur un asphalte de très bonne qualité par rapport à une chaussée dite dans un état «normal». La réduction des émissions de CO2 est encore plus importante pour le camion puisqu’elle atteint 4%.

Politique du pire

Dans le cas où la route est en très mauvais état (fissures, nids de poule, déformations…), les résultats sont encore plus éloquents. Les voitures peuvent alors émettre jusqu’à 9% de CO2 en plus par rapport à la situation dite «normale». Ce chiffre est de 6% pour les camions. Si la chaussée est dégradée mais moins fortement (fissures limitées, nids de poule peu profonds, déformations légères…), les émissions augmentent de 5% pour les voitures et 4% pour les camions.

Non seulement une route mal entretenue contribue à l’augmentation de la consommation de carburant car elle provoque des à-coups dans la conduite marqués par des ralentissements et des accélérations, mais elle pose aussi et évidemment des problèmes de sécurité, encore plus criants quand la chaussée est humide et glissante et quand la visibilité est faible. En outre, les pneus s’usent plus rapidement et peuvent être endommagés et d’autres organes du véhicule comme les amortisseurs voient leur durée de vie réduite. La politique du pire en matière de circulation routière n’a aucune justification tout comme le refus de consacrer des moyens suffisants à l’entretien des chaussées.

La rédaction