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La police anglaise juge «inutilisables» ces voitures électriques


Le gouvernement français vient d’équiper un certain nombre de commissariats avec des Renault Zoé neuves. Les syndicats de policiers sont atterrés. Nous ne résistons pas au plaisir de remettre en avant à cette occasion un article sur le rejet par la police anglaise des voitures électriques qui leur ont été imposées. Une illustration des limites techniques bien réelles des véhicules électriques.

La police anglaise a dépensé au cours des derniers mois plus de 1,5 million de livres (1,75 million d’euros) pour se doter de voitures électriques, considérées comme plus respectueuses de l’environnement. Mais comme l’écrit le Daily Mail, les forces de l’ordre regrettent aujourd’hui amèrement leur investissement. Elles jugent ces véhicules tout simplement inutilisables en cas d’urgence ou pour se lancer à la poursuite de suspects. Du coup, les centaines de voitures électriques acquises par les forces de l’ordre du Royaume-Uni sont aujourd’hui surtout utilisées par les officiers pour leurs déplacements personnels…

Les rapports de la police anglaise montrent que le temps nécessaire pour recharger les batteries des véhicules électriques et les incertitudes sur leur autonomie restante font qu’il est impossible et même dangereux de les utiliser pour répondre aux situations d’urgence et aux patrouilles qui peuvent nécessiter parfois d’engager des interventions ou des poursuites à grande vitesse. L’autonomie des batteries ne garantit pas non plus qu’une équipe puisse terminer son service et ramener le véhicule.

«Les chefs de la police doivent montrer un peu de bon sens», explique David Davies, un ancien inspecteur, au Daily Mail. «J’ai été dans une voiture de patrouille à de nombreuses reprises quand un appel d’urgence est reçu. Vous ne pouvez pas alors prévoir ce qu’il va se passer et donc ils doivent être très circonspects quand ils utilisent une voiture électrique».

Incapables de répondre aux besoins des interventions urgentes

Sur les 46 unités de la police anglaise, 30 ont acheté ou loué au moins 448 véhicules électriques et de nouvelles commandes sont prévues. Cela représente au moins 1,5 million de livres. Le coût réel est en fait plus élevé puisque plusieurs unités ont refusé de le chiffrer.

Scotland Yard, par exemple, utilise 134 véhicules électriques et doit d’ici 2050 convertir toute sa flotte. Mais il faudra que d’ici là les voitures électriques affichent une autonomie bien plus grande et des temps de recharge bien plus courts. La police métropolitaine de Londres a acheté des dizaines de véhicules à faibles émissions. Mais comme le souligne un rapport, elle doit aussi se doter de plus de véhicules à motorisation diesel pour les poursuites et les patrouilles intensives. «Le marché n’est pas suffisamment mature pour offrir une véritable alternative aux véhicules à moteur thermique capable de répondre aux nécessités des véhicules de patrouille».

La police du Staffordshire est parvenue à la même conclusion: «les véhicules qui sont moins néfastes pour l’environnement ont toutes les peines à assurer les besoins des services d’urgence». La police du Kent ajoute que les «véhicules électriques à batteries n’ont pas une autonomie suffisante et prennent trop de temps à être rechargés».

Porte-parole de la Police Federation, qui défend les intérêts des policiers anglais, Tim Rogers s’inquiète de voir «la population craindre que la police ne soit pas capable de se porter à son secours parce que ces voitures ont épuisé leurs batteries».

Les mésaventures de la police anglaise prouvent qu’en l’état actuel de la technologie, les voitures électriques à batterie ne peuvent pas assurer des services continus et intensifs. La solution se trouve sans doute du côté des véhicules électriques à hydrogène et pile à combustible dont l’autonomie est bien supérieure, en moyenne, à celle des véhicules à batterie, et dont les réservoirs se remplissent en quelques minutes.

La rédaction