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Eolienne flottante Copyright Kincardine project C

Les plus grandes éoliennes flottantes au monde installées en Ecosse


Les éoliennes marines flottantes présentent à priori tous les avantages. Elles sont installées plus au large et créent moins de nuisances que les éoliennes fixées sur les fonds marins. Elles ne nécessitent pas de travaux aussi importants. Elles bénéficient de vents plus soutenus. Un seul problème, elles coûtent horriblement cher.

Avec une puissance de 9,5 mégawatts, les cinq éoliennes flottantes que le constructeur danois Vestas vient d’installer à 15 km au large des côtes écossaises sont les plus puissantes au monde. Réunies avec deux autres éoliennes plus petites, ces cinq géantes de 190 mètres de haut formeront le parc de Kincardine au large d’Aberdeen. Il devrait approvisionner à terme 55.000 foyers en électricité.

L’Ecosse qui a longtemps profité et profite encore de l’exploitation de gisements de gaz et de pétrole en mer du nord prépare le remplacement des énergies fossiles. Elle bénéficie pour cela de conditions de vent très favorables aux éoliennes marines pendant une grande partie de l’année.

Fixées sur des structures métalliques ancrées par des câbles

La particularité de ces éoliennes, comme leur nom l’indique, est d’être flottantes. Elles ne sont pas fixées sur le fond marin comme celles qui se dressent déjà par centaines le long des côtes du Royaume-Uni ou qui seront installées en France au large de Saint-Nazaire, de l’île d’Yeu, de Saint-Brieuc, de Dunkerque, et de quatre autres parcs. Si les chantiers vont jusqu’au bout… A Saint-Brieuc, il a été interrompu à la suite de plusieurs incidents ayant entrainé des pollutions. A Dunkerque, l’Etat belge a saisi la justice pour contester l’emplacement prévu du parc qui gêne la navigation et le tourisme.

Pour en revenir aux éoliennes flottantes, elles sont fixées sur des structures métalliques… flottantes qui sont elles-mêmes ancrées par des câbles au fond marin, comme certaines plateformes pétrolières.

Les éoliennes flottantes présentent plusieurs avantages. Elles peuvent être installées beaucoup plus loin des côtes et par des fonds plus profonds que les éoliennes marines fixées. Cela nécessité également moins de travaux qui nuisent à la faune marine. Par ailleurs, on ne voit plus les éoliennes de la côte pour le plus grand bonheur des touristes, la mer est moins fréquentée par les embarcations et enfin les vents sont plus puissants et plus réguliers.

Il n’y a qu’un seul problème, de taille, aujourd’hui les éoliennes marines en général et flottantes en particulier produisent une électricité particulièrement coûteuse. En France, le prix d’achat garanti pour l’électricité produite par les éoliennes marines fixées est de l’ordre de 150 euros le mégawatt heure, trois fois le prix du marché et quatre fois celui de l’électricité nucléaire! Les coûts de production des éoliennes flottantes sont encore supérieurs.

L’AIE fait le pari des éoliennes marines

L’Agence internationale de l’énergie (AIE) a publié il y a deux ans un rapport très optimiste sur l’avenir de l’éolien marin sous toute ses formes. Il estime notamment que l’amélioration des technologies permettra de ramener le prix de l’électricité produite par les éoliennes marines au niveau de celui des éoliennes terrestres… d’ici à dix ans. C’est-à-dire entre 60 et 80 euros le mégawatt heure. Le rapport souligne le fait que l’éolien marin a une production beaucoup plus régulière que l’éolien terrestre, de l’ordre de 35 à 40% du temps à son niveau nominal pour les éoliennes fixées et de 40 à 50% pour les éoliennes flottantes contre 25% pour l’éolien terrestre. De ce fait, les éoliennes marines seront devenues en 2050, toujours selon l’AIE, la plus importante source de production d’électricité en Europe, devant l’éolien terrestre, le nucléaire et le photovoltaïque.

Mais la géographie et les fonds marins ne mettent pas tous les pays sur un pied d’égalité. Ainsi, le Royaume-Uni est d’ores et déjà le numéro un mondial de l’éolien marin avec une production de 11 gigawatts –l’équivalent d’une petite dizaine de réacteurs nucléaires. Elle devrait quadrupler dans vingt ans bénéficiant de conditions de vent très favorables et de fonds marins peu profonds le long des côtes.

Ce n’est pas le cas en France où dans la plupart des zones favorables en terme de vent, les fonds proches des côtes sont profonds. Cela explique, avec le poids du nucléaire dans la production électrique, pourquoi il n’y a aujourd’hui aucun parc éolien marin en activité en France.

La rédaction