Transitions & Energies

Sanctions contre le pétrole russe, un jeu de rôle

Torchage du gaz: les promesses et la réalité

Le torchage du gaz (gas flaring) dans les installations pétrolières est une source majeure d'émissions de gaz à effet de serre, de dioxyde de carbone comme de méthane. Limiter voire éradiquer le torchage est pourtant l'un des moyens les plus faciles de réduire les émissions liées à l’exploitation des hydrocarbures. C’est toute l’ambition de l'initiative Zero Routine Flaring de la Banque mondiale lancée déjà il y a neuf ans, soutenue en théorie par des pays contribuant à plus de 60% au torchage mondial du gaz. Mais entre les engagements et la réalité… Dans les faits, ses opérations ont connu une augmentation importante l’an dernier atteignant leur plus haut niveau depuis 2019.

Abandon de la voiture électrique, l’étude de McKinsey qui fait l’effet d’une bombe

Selon la version 2024 de l’étude du cabinet Mc Kinsey baptisée Mobility Consumer Pulse (le pouls du consommateur de mobilité), pas moins de 29% des utilisateurs de voitures électriques dans le monde envisagent d’abandonner cette technologie pour revenir au moteur thermique. Dans certains pays comme l’Australie (49%) et les Etats-Unis (46%), cela concerne près de la moitié des conducteurs de véhicules électriques, 28% en Chine et nettement moins en France (18%).

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Utopie: des autoroutes énergétiques sous-marines

La construction de câbles électriques géants sous-marins permettant de transférer de l’électricité bas carbone à une vitesse proche de celle de la lumière sur des milliers de kilomètres des lieux de production vers les lieux de consommation est une idée qui fait son chemin. Elle permettrait, au moins en partie, de surmonter le problème de l’intermittence de certaines productions renouvelables, notamment éoliennes et solaires. La société Etchea Energy travaille ainsi sur un projet de câble électrique géant sous-marin transatlantique. Et les projets de ce type se multiplient entre la Chine et le Chili, l'Australie et Singapour, le Royaume-Uni et le Maroc, la Grèce, Chypre et Israël ou l’Inde et l’Arabie Saoudite.

Le rejet grandissant du « colonialisme décarboné »

Le Sud global ne veut pas se laisser imposer le rythme de la transition énergétique par les pays occidentaux. Il rejette des leçons de morale jugées « hypocrites ». À cela, une raison simple et majeure : la richesse matérielle d’un pays et de ses habitants est étroitement liée à leur niveau de consommation d’énergie. Et les pays en développement estiment pouvoir aspirer au même niveau de vie que les pays riches. Par Éric Leser. Article paru dans le numéro 21 du magazine Transitions & Energies.

Batteries: la stratégie européenne en grand danger

La France et l’Allemagne ont annoncé en fanfare il y a maintenant près de cinq ans leur ambition de doter l’Europe d’une puissante filière de fabrication de batteries lithium-ion. L’Union Européenne a suivi. Il s’agit à la fois d’une question de souveraineté et même de survie pour une industrie automobile contrainte à une transition à marches forcées vers le véhicule électrique. Le problème est que les capacités de production européenne arriveront sans doute trop tard et ne seront pas compétitives. Le monde dispose aujourd’hui du double des capacités de production de batteries lithium-ion dont il a besoin et elles se trouvent pour l’essentiel en Chine. Selon Bloomberg NEF, les capacités de production chinoise sont aujourd’hui trois fois supérieures à la demande domestique et si toutes les nouvelles usines annoncées voit le jour, ce sera six fois en 2025 ! Les fameuses gigafactories européennes tant vantées risquent d’être condamnées avant même de voir le jour…

La gauche française est-elle antinucléaire?

L’énergie nucléaire fait partie des questions qui fâchent au sein des partis de gauche qui ont décidé de faire front commun pour les élections législatives. La question de la relance d'un programme de construction de réacteurs a donc été soigneusement évitée... D’autant plus qu’une majorité de la population et des électeurs de gauche est favorable à l’énergie nucléaire. En fait, depuis les années 1970 la question de l’énergie nucléaire divise profondément la gauche entre les partis de gouvernement et les radicaux, entre les idéologues écologistes et les pragmatiques et entre les productivistes et les décroissants.