<i class='fa fa-lock' aria-hidden='true'></i> Pourquoi l’hydrogène plait tant à Emmanuel Macron

18 novembre 2021

Temps de lecture : 3 minutes
Photo : Station service hydrogène Wikimedia Commons
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Pourquoi l’hydrogène plait tant à Emmanuel Macron

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Ce vecteur d'énergie est le seul qui puisse se substituer aux carburants fossiles dans les transports sur longue distance, dans l'industrie et dans la chaleur. Il offre en théorie, s'il s'agit d'hydrogène vert décarboné, le meilleur des deux mondes, une réduction importante des émissions de gaz à effet de serre et une activité économique et un mode de vie préservés.

Il y a un peu plus d’un an, Emmanuel Macron surprenait tout le petit monde de l’énergie en annonçant un plan de développement de la filière hydrogène de 7 milliards d’euros dans la foulée d’une annonce similaire faite par l’Allemagne. Jusque-là, différentes entités et entreprises publiques dont RTE avaient considéré que l’hydrogène ne présentait presque aucun intérêt… Depuis les initiatives, projets et annonces d’alliances se sont multipliés pour faire naître une filière et construire un écosystème pérenne ce qui n’est pas une mince affaire.

Après avoir également changé d’avis sur l’énergie nucléaire et annoncé il y a quelques semaines une relance de la construction de réacteurs en France, Emmanuel Macron vient cette semaine à nouveau d’apporter son soutien à l’hydrogène. Il faut dire que l’hydrogène vert ou décarboné est aujourd’hui le seul vecteur d’énergie «propre» (ce n’est pas une source d’énergie un peu comme l’électricité) qui puisse se substituer aux carburants fossiles dans le transport sur longues distances (terrestre, maritime, aérien), dans l’industrie et même dans la chaleur…

Souveraineté et écologie, un vrai «en même temps»

«L’hydrogène décarboné doit permettre la croissance verte du XXIe siècle», a affirmé le président de la République qui mise sur ce gaz pour mener, «en même temps», la reconquête industrielle du et la bataille climatique. En annonçant à Béziers (Hérault) que 1,9 milliard d’euros supplémentaires allaient être consacrés à cette filière dans le cadre du plan d’investissement France 2030, le chef de l’État a affirmé le développement de l’hydrogène était «une bataille pour l’industrie, pour l’écologie et pour la souveraineté».

Remplaçant le pétrole ou le charbon, l’hydrogène vert va permettre à l’industrie lourde de réduire ses émissions de CO2 et «réconcilier l’aventure industrielle, la croissance, avec la décarbonation de nos économies. Le en même temps est possible», a-t-il déclaré à l’occasion de la visite de l’entreprise Genvia.

Né seulement en mars 2021, Genvia est issu d’un rapprochement entre la recherche publique (Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives) et le groupe parapétrolier Schlumberger. Elle développe, avec une quarantaine de brevets déposés, des électrolyseurs réversibles à haute température permettant de produire de l’hydrogène mais aussi de l’électricité à partir d’hydrogène. En mode électrolyseur, l’appareil fabrique de l’hydrogène vert à partir de vapeur d’eau et d’électricité décarbonée. En mode pile à combustible, il produit énergie et chaleur à partir d’hydrogène et d’air.

Cette technologie d’électrolyse à haute température baptisée rSOC a été développée par le CEA pour la production de masse et n’utilise pas de métaux précieux. Entre 700 et 800 °C, la couche d’oxydes solides (céramique) de l’électrolyseur sépare l’hydrogène de l’oxygène contenue dans la vapeur d’eau.

Lors de sa visite, le président a annoncé que la société a été sélectionnée par l’Union européenne dans le cadre des programmes IPCEI (Projet important d’intérêt européen commun), qui lui permettront de recevoir une aide spécifique de 200 millions d’euros.

Répondre aux adeptes de la décroissance

«C’est un tout nouveau continent qui s’ouvre devant nous», a affirmé M. Macron, qui voit la France  «Si nous savons être des leaders de la production de l’hydrogène, alors nous construirons la souveraineté» énergétique, a insisté le chef de l’État. Il mise aussi sur le nucléaire français, qui n’émet pas de CO2, pour y parvenir. «Il n’y a jamais de fatalité. On ne répond jamais aux difficultés du temps en ayant la nostalgie d’un passé qui n’est plus, mais en redoublant de capacité à résister et à ne pas céder, à penser l’avenir dans ses dynamiques nouvelles. C’est exactement ce que la France doit faire aujourd’hui», a affirmé Emmanuel Macron.

Une façon aussi pour le Président de répondre aux adeptes de la décroissance. Car pour lui, la société de demain, «ce n’est pas moins consommer, ce n’est pas renoncer à des activités , ce n’est pas renoncer à des choses, c’est par l’innovation réussir à concilier les deux».

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