Transitions & Energies

General Electric n’a rien compris à la révolution des renouvelables


General Electric (GE) a longtemps symbolisé la puissance de l’industrie américaine. Le conglomérat né en 1892 n’a cessé d’innover  dans l’énergie, l’aviation, le médical, le numérique, la finance… Ces réacteurs, ces turbines, ces scanners, ces appareils à IRM font toujours référence. General Electric a longtemps été capable d’avoir un flair inégalable pour l’innovation et de lui associer une gestion rigoureuse. Au point d’être considéré comme un modèle. Tout cela appartient au passé.

Au fil du temps, le management industriel a été remplacé par les opérations financières. Jeffrey Immelt, Pdg de General Electric de 2001 à 2017, se vantait d’avoir acheté et vendu pour 100 milliards de dollars d’entreprises. Mais certaines transactions se sont avérées catastrophiques. Les crises économique et financières successives – 11 septembre 2001, subprimes en 2008, fluctuations du baril de pétrole – ont mis à mal les stratégies. Les investisseurs ont fini par prendre peur. La capitalisation boursière a fondu en un an de 120 milliards de dollars pour tomber à 87 milliards de dollars. En 2000, GE valait 600 milliards de dollars à Wall Street…

La faute notammet à une erreur stratégique majeure dans l’énergie. Selon une étude très récente de l’Institut d’économie et d’analyse financière de l’énergie (IEEFA), General Electric s’est totalement trompé sur la révolution des énergies renouvelables en continuant à parier sur le gaz et le charbon. Le groupe a poursuivi au plus mauvais moment les investissements dans les énergies fossiles comme ce fut le cas avec l’acquisition du pôle énergie d’Alstom. Une bien mauvaise affaire pour GE qui a du effacer de ses comptes l’an dernier la valeur d’Alsthom soit 23 milliards de dollars… Les turbines à gaz d’Alsthom ne se vendent plus et le groupe américain a ainsi annoncé le 28 mai un plan social avec la suppression de plus d’un millier de postes en France, principalement sur les sites de Belfort et Bourogne.

«Le monde s’éloigne des combustibles fossiles – plus particulièrement du charbon et du gaz importés – vers des énergies renouvelables domestiques à faible coût et non polluantes comme l’éolien et le solaire» écrit Tom Sanzillo, directeur financier de l’IEEFA et co-auteur de l’étude sur General Electric. «C’est là où se trouvent les investissements intelligents, mais GE n’a pas été capable de comprendre la tendance…».

La rédaction