Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Tandis que l’indice Standard & Poor’s 500 a progressé de plus de 13% au premier trimestre 2019, sa meilleure performance depuis dix ans, les entreprises du secteur de l’énergie présentes dans le S&P 500 ont fait encore mieux : + 16,2% en moyenne ! Les vingt plus grosses capitalisations du secteur, présentes dans l’indice, ont même franchi la barre des 20% de hausse en moyenne, entre janvier et mars 2019, avec des pointes à 40% de valorisation pour Devon Energy et Chesapeake Energy, deux producteurs de gaz et de pétrole américains indépendants, respectivement premier et troisième de leur marché. La hausse du prix du pétrole brut n’est pas étrangère à cette flambée des cours des actions des entreprises du secteur de l’énergie. ExxonMobil a également vu son cours progresser de 20% quand Shell et Total n’ont gagné “que” 10% de capitalisation boursière en moins de cent jours..
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Diesel: l’embargo sur les importations russes devrait provoquer une flambée des prix
L’Europe va devoir se passer à partir du 5 février des importations russes de carburant diesel. Un embargo qui conjugué avec la baisse actuelle des températures et la grève des raffineries en France devrait se traduire par une augmentation sensible des prix du gazole à la pompe, voire même des risques de pénurie. Le problème de fond est celui d’un manque de capacités de raffinage en Europe, faute d’investissements depuis des années dans cette activité décriée et peu rentable. Résultat, l’Europe importe 1,2 million de barils de diesel par jour, dont la moitié environ venait de Russie. Le diesel représentait l'an dernier 73,5% de la consommation française de carburants routiers.
L’Europe est en passe de gagner son bras de fer énergétique contre la Russie
Vladimir Poutine avait annoncé en septembre dernier que si les Européens maintenaient leurs sanctions énergétiques contre la Russie, ils allaient «geler». Pour le moment, c’est loin d’être le cas et la conjonction de températures clémentes, de la baisse de la consommation d’énergie et de l’approvisionnement en gaz, pétrole et charbon auprès d’autres fournisseurs a permis d’éviter des pénuries. Les prix du gaz et de l’électricité ont même fortement baissé au cours des derniers mois. Cela ne veut pas dire que l’Europe est tirée d’affaire, mais elle résiste bien mieux que l’imaginait la plupart des observateurs.
EDF exporte à nouveau de l’électricité
Soumis depuis de nombreuses années par les gouvernements successifs à des injonctions contradictoires qui l’ont affaibli financièrement comme humainement, EDF a connu de surcroît une année 2022 noire. Elle a été marquée par une production d’électricité nucléaire historiquement basse à la suite de problèmes de maintenance et de corrosion sous contrainte sur un certain nombre de réacteurs et EDF a été contraint par le gouvernement de vendre une quantité encore plus importante de son électricité nucléaire à perte à ses concurrents. Mais l’énergéticien public a plus de ressource qu’on l’imagine. Depuis le début de l’année 2023, bénéficiant de températures clémentes, du redémarrage progressif d’une grande partie de son parc de réacteurs nucléaires et de vents importants pour alimenter les éoliennes, il est redevenu fortement exportateur d’électricité.