Transitions & Energies

La Banque Européenne d’Investissement ne financera plus les énergies fossiles


Après des mois de difficiles négociations, le conseil d’administration de la Banque Européenne d’Investissement (BEI), l’Institution de financement de l’Union Européenne, a décidé de ne plus financer à partir de 2022 les énergies fossiles. La BEI devient la première institution multilatérale de financement du développement a se revendiquer comme une «banque du climat». Elle avait déjà cessé depuis 2013 de financer les activités liées au charbon. C’est maintenant au tour du pétrole et du gaz. La BEI permet ainsi de remplir la promesse faite lors de son élection par la nouvelle Présidente de la Commission Européenne, Ursula Der Leven, de créer une banque du climat.

Car en parallèle à son retrait des énergies fossiles, la BEI entend «mobiliser 1.000 milliards d’euros d’investissements pour l’action en faveur du climat et de la durabilité environnementale au cours de la décennie 2021-2030». Selon Andrew McDowell, le vice-président de la BEI, un euro sur deux investi par la banque d’ici 2025 sera dédié à des projets environnementaux.

Mais pour parvenir à cette annonce, la bataille a été rude au sein du Conseil d’administration de la banque où siège un représentant de chacun des 28 membres de l’Union. La décision de renoncer à tout financement des énergies fossiles devait être annoncée en octobre. Mais un désaccord portait sur le gaz naturel, qui est une énergie fossile, mais moins émettrice de gaz à effet de serre que le charbon et le pétrole. L’Allemagne et plusieurs pays de l’est de l’Europe, qui vont convertir une partie de leurs centrales au charbon au gaz, poussaient avec l’appui de la Commission pour que le financement des infrastructures utilisant le gaz reste possible. Finalement, un compromis a été trouvé qui repousse la fin des financements des énergies fossiles d’un an, à la fin de l’année 2021 plutôt que l’année 2020.

La Commission européenne a apporté son soutien à la nouvelle politique de la BEI et s’est déclarée satisfaite d’un «arrangement transitoire pour l’abandon progressif des projets gaziers, y compris les projets vitaux d’interconnexion et de stockage de gaz, les projets dits d’intérêt commun». Il s’agit d’une décision «historique» pour le ministre de l’Economie français Bruno Le Maire et d’un «bond de géant» pour le président de la BEI, Werner Hoyer. «Nous allons arrêter de financer les énergies fossiles et nous allons lancer la plus ambitieuse stratégie d’investissements pour le climat de toutes les institutions financières publiques dans le monde», a ajouté Werner Hoyer.

La rédaction