<i class='fa fa-lock' aria-hidden='true'></i> Voitures électriques d’occasion, l’important ce n’est pas le kilométrage mais l’état de la batterie

28 octobre 2025

Temps de lecture : 3 minutes
Photo : Les batteries lithium-ion d'une Nissan Leaf
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Voitures électriques d’occasion, l’important ce n’est pas le kilométrage mais l’état de la batterie

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Le développement du marché de l’occasion des véhicules 100% électriques est la clé du succès de cette motorisation pour qu’elle puisse réellement se substituer aux voitures à essence, diesel et hybrides. Mais il y a de nombreux obstacles économiques, techniques et psychologiques à l’achat de véhicules électriques d’occasion. Et les acheteurs doivent avoir de nouveaux réflexes. Ce n’est pas le kilométrage mais la santé de la batterie qui est l’élément décisif de la valorisation du véhicule électrique.

Pour que les véhicules électriques à batteries se substituent réellement aux véhicules à moteur thermique, il est indispensable qu’ils occupent une part grandissante du marché de l’occasion. Pour une bonne et simple raison, il se vend beaucoup plus de véhicules d’occasion que de véhicules neufs, trois fois plus. Le neuf n’est tout simplement pas accessible à une bonne partie des automobilistes.

Ainsi, il s’est vendu l’an dernier en France 5,35 millions de véhicules d’occasion. Et sur ce total, 2,5% étaient des électriques, soit 137.242 véhicules. Un chiffre encore dérisoire. Et pourtant dans le marché du neuf, l’électrique a représenté 16,9 % du total des immatriculations en 2024 (1,75 million). Certes, il y a un laps de temps incompressible entre le décollage du neuf et l’arrivée des véhicules sur le marché de l’occasion, mais il existe aussi de sérieux obstacles économiques, techniques et psychologiques à l’achat de véhicules électriques d’occasion.

Un délai moyen de 160 jours pour vendre une voiture électrique d’occasion

Cela explique pourquoi la progression du marché du véhicule électrique d’occasion est lente. Selon le baromètre de l’Avere-France et Mobilians, au troisième trimestre de cette année, le marché des véhicules électriques d’occasion s’est établi à 43.958 immatriculations en hausse de 21% par rapport au troisième trimestre de 2024. Mais toujours selon l’Avere, le délai moyen de revente d’une voiture électrique d’occasion était de 160 jours au troisième trimestre sensiblement supérieur à celui des véhicules d’occasion à moteur thermique (139 jours en moyenne).

Parmi les freins à la vente des occasions électriques, il y a d’abord et évidemment la question du prix et des aides et subventions qui n’existent plus dans l’occasion. Et puis il y a le problème posé par la rapidité des progrès technologiques, en termes notamment d’autonomie, de fiabilité électronique et de rapidité de recharge des nouveaux modèles, qui accélère l’obsolescence des anciens… Enfin, l’usure des batteries qui réduit les performances des véhicules et le coût éventuel de leurs réparations inquiètent les éventuels acheteurs.

L’état de santé de la batterie est essentiel

Les batteries lithium-ion représentent environ 40% et parfois plus de la valeur d’un véhicule électrique. Si sur le marché de la voiture d’occasion à moteur thermique, le kilométrage est un élément majeur de sa valeur, avec l’électrique, les règles du jeu ne sont plus les mêmes. Le kilométrage perd de sa pertinence. Deux voitures électriques ayant parcouru 100.000 kilomètres peuvent aujourd’hui présenter des performances très différentes. Parce que l’autonomie et la vitesse de recharge en dépendent, c’est la santé de la batterie qui devient l’élément décisif dans la valorisation du véhicule électrique.

Et c’est un réel problème. Selon l’Avere-France et Mobilians, à peine 20% des acheteurs de véhicules électriques d’occasion disent faire confiance au marché. Une méfiance qui s’explique par le manque de transparence sur l’état réel des batteries. Contrairement à un moteur thermique dont l’usure est visible et prévisible, la dégradation d’une batterie est plus difficile à mesurer.

Elle dépend de nombreux facteurs : fréquence des recharges rapides, conditions climatiques, style de conduite…. Bib Batteries, une entreprise qui développe des solutions de diagnostic des batteries, a analysé 20.000 véhicules électriques. Et à kilométrage égal, les écarts du critère d’état de la batterie baptisé SoH (State of Health ou état de santé) peuvent atteindre 15 points. Deux véhicules avec le même nombre de kilomètres peuvent ainsi présenter plusieurs milliers d’euros d’écart de valeur réelle.

Certification standardisée

Un SoH de 94% garantit plusieurs années de circulation sereine, avec une recharge rapide et une autonomie stable. Mais une batterie descendue à 84% de SoH peut déjà souffrir de lenteurs à la recharge et d’une autonomie réduite. Et elle peut se dégrader assez rapidement. Pourtant, ces véhicules en apparence proches peuvent être proposés au même prix sur le marché de l’occasion.

Pour que le marché du véhicule électrique d’occasion se développe régulièrement, ce qui est une nécessité, une certification standardisée des batteries est devenue indispensable.

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