<i class='fa fa-lock' aria-hidden='true'></i> Une start-up française veut ressusciter la technologie nucléaire Graphite Gaz

29 octobre 2022

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Une start-up française veut ressusciter la technologie nucléaire Graphite Gaz

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La société innovante Jimmy Energy veut développer un micro-réacteur nucléaire exploitant la -déjà éprouvée- technologie du Graphite Gaz. Déclinée en deux modèles d’une puissance respective de 10MW et 20MW, les petits réacteurs remplaceraient les coûteux brûleurs à gaz massivement utilisés par l’industrie.

Pour les connaisseurs de l’histoire nucléaire française, parler de la filière Graphite Gaz a un parfum particulier. Ces réacteurs, refroidis au gaz, ont été développés dans les années 1950 et ont été la première génération de réacteurs électrogènes avec des monuments comme Marcoule ou encore la boule de Chinon, aujourd’hui transformée en musée.

Cependant, comme souvent, l’histoire bégaye. Et cette technologie, bien que totalement abandonnée dans la production d’électricité, revient sur le devant de la scène cette année grâce à une start-up qui souhaite faire revivre cette filière.

25 millions d’euros de levée de fonds

Cette jeune pousse, c’est Jimmy Energy. Son ambition? Proposer à l’industrie un mode de production de chaleur décarbonée et bien moins cher que les traditionnelles chaudières au gaz, qui font exploser les coûts fixes de nos entreprises et nuisent à leur compétitivité.

Leur projet? Un micro-réacteur (voir dessin ci-dessus) exploitant la – déjà éprouvée – technologie du Graphite Gaz, déclinée en deux modèles d’une puissance respective de 10MW et 20MW, capables de remplacer les coûteux brûleurs à gaz (fossile) massivement utilisés par l’industrie.

Pour cela, la start-up vient de réussir à lever 25 millions d’euros auprès de plusieurs investisseurs spécialisés (Eren industries, Noria, Otium Capital, Polytechnique ventures entre autres) afin de développer un premier réacteur qui devrait diverger en 2026.

Fonctionner 10 à 20 ans sans rechargement de combustible

En pratique, une différence majeure avec les anciens réacteurs électrogènes: le fluide caloporteur n’est plus de l’eau destinée à créer de la vapeur et faire tourner une turbine, mais de l’hélium destiné à transférer de la chaleur pour un usage industriel. Le tout pour une durée de 10 à 20 ans, sans rechargement de combustible, soit une disponibilité maximale avec une rentabilité annoncée très importante.

Mieux encore, cette nouvelle venue sur le marché du nucléaire promet un démantèlement complet et rapide des unités.

Cela n’a pas manqué d’intéresser un certain nombre de professionnels. En particulier, Jimmy Energy revendique l’intention d’un industriel de l’agro-alimentaire ayant fait part de son intention d’acquérir une première version de ce réacteur, ainsi que des lettres d’intentions d’une quinzaine d’autres.

L’argument principal de la chaleur à prix fixe durant deux décennies est à coup sûr quelque chose de particulièrement intéressant pour certaines industries très dépendantes du coût de l’énergie.

En septembre 2022, l’institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) a rendu un premier avis technique sur la faisabilité d’une telle installation. Bien que notant une «démarche cohérente» avec la pratique actuelle en terme de sûreté nucléaire, l’autorité de contrôle ne manque pas de rappeler que le concept doit encore être affiné sur un grand nombre de points précis avant de pouvoir commencer l’instruction menant à une autorisation de construction puis d’exploitation.

Un projet qui, s’il est encore très virtuel et à perfectionner, est donc à suivre avec attention. Ces micro-réacteurs peuvent, à l’avenir, être une réponse à la décarbonation de l’industrie. Et la France dispose d’importants atouts sur ce nouveau marché.

Philippe Thomazo

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