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Ferme solaire en Australie

Les renouvelables connaitront encore une année 2022 de forte croissance, mais un ralentissement se profile en 2023


La production d’électricité renouvelable, avant tout solaire et éolienne, bénéficie presque partout dans le monde d’importantes subventions et d’aides publiques qui ont contribué depuis une décennie à considérablement accélérer son développement. Cette année devrait encore être marquée, selon l’Agence internationale de l’énergie, par une accélération de la mise en service de nouveaux équipements. Pour autant, l’environnement a beaucoup changé pour les renouvelables. Les prix des équipements qui n’avaient cessé de baisser sont en forte hausse. Ils sont victimes de l’envolée ds coûts et des matières premières. Cela explique pourquoi l’installation de nouveaux équipements pourrait stagner ou fléchir en 2023. D’autant plus qu’il ne faut pas perdre de vuel’intermittence de l’éolien et du solaire qui contraint à avoir des installations thermiques, hydroélectriques ou nucléaires capables de prendre le relais quand il n’y a pas suffisamment de vent et de soleil.

La production d’électricité renouvelable, à savoir essentiellement d’origine hydraulique, solaire et éolienne, devrait continuer à connaitre dans le monde cette année un développement rapide selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE). Mais la conjoncture est tout de même devenue moins favorable aux renouvelables, notamment avec l’envolée des prix des métaux stratégiques indispensables à la fabrication des équipements, notamment solaires et éoliens.Cela devrait commencer à avoir des conséquences dès l’an prochain sur les investissements et la mise en service de nouvelles capacités.

«Les énergies renouvelables ont un grand potentiel pour réduire les prix et la dépendance envers les énergies fossiles à court et long terme. Bien que les coûts des nouveaux panneaux solaires et des installations éoliennes ont augmenté, mettant fin à une tendance à la baisse des coûts depuis une décennie, le gaz naturel, le pétrole et le charbon ont vu leurs prix augmenter bien plus vite. De ce fait, cela améliore encore la compétitivité de l’électricité d’origine renouvelable», écrit l’AIE dans son rapport.

Nouvelles capacités de production d’électricité renouvelable par année en GW. Total, Solaire, Eolien, Hydraulique, Biomasse. Source AIE.

Les capacités de production renouvelables d’électricité dans le monde devaient augmenter de 8% cette année pour atteindre presque 320 gigawatts (GW) en dépit du renchérissement des matières premières, du transport et parfois de difficultés d’approvisionnement. L’an dernier, les infrastructures nouvelles avaient représenté 295 GW.

Le solaire photovoltaïque devrait assurer 60% de la croissance. L’éolien terrestre, qui avait plongé de 32% en 2021 après une année 2020 exceptionnelle, devrait rebondir. Mais ce sont les nouvelles installations d’éolien offshore qui vont connaître une progression spectaculaire cette année et devraient surpasser de 80% celles de 2020 (même si c’est un recul de 40% par rapport à 2021). Ce rebond tient à un phénomène particulier, les développeurs chinois ayant multiplié les chantiers l’an dernier pour profiter d’une subvention touchant à sa fin. A la fin de l’année, la Chine devrait ainsi dépasser l’Europe pour devenir la première région du monde en terme de capacités dans l’éolien marin.

Capacités nettes supplémentaires de production d’électricité renouvelable en GW par régions du monde. Chine, Europe, Etats-Unis, Inde, Asie du sud-est, Amérique Latine, Moyen-Orient et Afrique, autres pays.

L’essor des renouvelables est particulièrement marqué en Chine, en Inde, dans l’UE et en Amérique latine du fait notamment d’importantes subventions et financements publics. Cela compense un déploiement moins important que prévu aux États-Unis, où le cadre de soutien est plus incertain et les équipements photovoltaïques importés d’Asie ont pâti des sanctions commerciales. Dans l’UE, la croissance des renouvelables a bondi de 30% en 2021, à 36 GW, dépassant le record de 35 GW enregistré il y a dix ans. Toujours dans l’Union Européenne, les projets dans les tuyaux pour 2022 et 2023 pourraient contribuer à réduire sa dépendance à l’égard du gaz russe, note l’AIE.

Maintenant, si de nouvelles décisions d’investissement ne sont pas prises rapidement, la croissance des capacités renouvelable sera au mieux stable l’an prochain parce que la poursuite de l’expansion du solaire ne pourra pas compenser la baisse de 40% de l’hydroélectrique et la stabilité de l’éolien.

La rédaction