<i class='fa fa-lock' aria-hidden='true'></i> C’est au tour de Mercedes de ne pas vouloir aller « droit dans le mur »

13 août 2025

Temps de lecture : 3 minutes
Photo : Mercedes-Benz VISION EQS, IAA 2019, der VISION EQS zeigt einen Ausblick auf ein Konzept eines vollelektrischen Fahrzeugs der Luxusklasse. // Mercedes-Benz VISION EQS, IAA 2019, the VISION EQS provides an outlook on a concept for a fully-electric vehicle in the luxury class.
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C’est au tour de Mercedes de ne pas vouloir aller « droit dans le mur »

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Le patron de Mercedes, Ola Källenius, qui assume en ce moment la présidence tournante de l'Association des Constructeurs Européens d'Automobiles, met en garde contre l'effondrement de l'industrie automobile européenne si l'UE ne renonce pas à l'interdiction de vente de véhicules neufs à moteur thermique d’ici 2035. Un réveil bien tardif. D’ores et déjà, les constructeurs historiques ont perdu une bonne partie de leurs avantages technologiques et compétitifs. Irresponsable par nature, la Commission européenne ne reconnait jamais ses erreurs.

La transitions à marches forcées de l’automobile en Europe vers la motorisation électrique est devenue une menace existentielle pour les constructeurs historiques. Ils y perdent toute compétitivité et tout avantage technologique. Ils se retrouvent face à des concurrents chinois et américains ayant plusieurs d’années d’avance sur le plan technique et des coûts de fabrication bien plus faibles. En outre, ils dépendent de l’industrie chinoise pour de nombreux composants qui vont des moteurs électriques aux cellules de batteries en passant par les métaux critiques.

Le Pdg de Mercedes, Ola Källenius, vient ainsi de constater avec stupeur que les constructeurs européens « vont droit dans le mur ». Le réveil est tardif. La capacité d’oubli et la mémoire courte de la plupart des grands de l’automobile en Europe sont un sujet permanent d’étonnement. Après avoir à quelques exceptions près, BMW, PSA et Stellantis quand Carlos Tavares était aux commandes et Toyota au Japon, manifesté leur enthousiasme pour le passage imposé à la motorisation électrique et affiché des ambitions commerciales démesurées, voilà qu’ils prennent peur les uns après les autres. Le mois dernier, le patron de BMW, Oliver Zipse, mettait aussi en garde les gouvernements et les institutions européennes.

Des ventes en berne

Rappelons qu’en 2021, Mercedes prévoyait qu’à la fin de la décennie le constructeur de prestige cesserait de vendre des voitures à moteur à combustion interne « là où les conditions de marché le permettent ».

Au premier semestre de cette année, les ventes de véhicules électriques par Mercedes n’ont représenté que 8,4% du total. Et en incluant les hybrides rechargeables, les modèles électrifiés n’ont assuré que 20,1% des livraisons totales du constructeur au cours des six premiers mois de l’année.

L’effondrement annoncé de l’industrie européenne

Dans une interview au quotidien économique allemand Handelsblatt, Ola Källenius avertit donc, si l’interdiction de la vente de voitures neuves à moteur à combustion dans l’Union Européenne (UE) reste en place pour 2035, l’industrie automobile européenne implosera. « Nous avons besoin d’un examen de la réalité. Sinon, nous fonçons à toute vitesse contre un mur. Bien sûr, nous devons décarboner, mais cela doit être fait de manière neutre sur le plan technologique. Nous ne devons pas perdre de vue notre économie ». Rappelons que l’automobile représente 13,8 millions d’emplois et 7% du PIB de l’UE.

Le patron de Mercedes, qui assume en ce moment la présidence tournante de l’Association des Constructeurs Européens d’Automobiles (ACEA), met en garde contre l’effondrement de l’industrie automobile du continent si l’UE ne renonce pas à l’interdiction. Si ce n’est pas le cas, Ola Källenius prédit que les clients se précipiteront pour acheter des voitures neuves à essence et diesel avant la date limite, ce qui déstabilisera le marché et « n’aidera pas du tout le climat ».

Irresponsable par nature, la Commission européenne ne reconnait jamais ses erreurs

Les politiques et les technocrates européens ont commis une erreur majeure mais ne sont pas prêts de le reconnaître. Ils ont oublié leur devoir de neutralité technologique. Ils ont imposé une technologie plutôt que de fixer des objectifs de décarbonation réalistes, charge ensuite aux industriels à trouver les meilleures solutions techniques. Or, les exemples historiques abondent. Quand les politiques imposent des technologies ce n’est jamais pour de bonnes raisons mais en fonction de considérations politiciennes immédiates, de dogmes idéologiques ou du poids des lobbys divers et variés.

Résultat, les consommateurs européens rechignent toujours à basculer vers l’électrique. Au premier semestre de l’année, les voitures 100% électrique ont représenté 17,5% des ventes totales des pays de l’UE, du Royaume-Uni et des pays de l’Association Européenne de Libre-Échange (AELE), à savoir l’Islande, le Liechtenstein, la Norvège et la Suisse. Les données de l’ACEA montrent également que les hybrides rechargeables ne représentaient que 8,7% des livraisons totales.

En théorie, l’interdiction pour 2035 doit être réexaminée dans les mois à venir. Mais la Commission européenne qui est par définition irresponsable a pour habitude de persister dans l’erreur, surtout en matière énergétique. Elle a réaffirmé en mars dernier son engagement à atteindre 0 g/km d’émissions de CO2 pour les voitures neuves vendues dans neuf ans et demi.

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La rédaction

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