Le malus automobile a totalement transformé depuis plusieurs années, pour le meilleur et pour le pire, le marché des voitures neuves en France. Il a aussi au passage vu se multiplier les fraudes pour y échapper. Mais il avait épargné le marché de l’occasion, le plus important de loin en termes de volumes avec 5,35 millions de transactions l’an dernier contre 1,72 million pour le neuf. Cela ne sera plus le cas l’année prochaine. Le marché de l’occasion des véhicules de dix ans et moins sera affecté et plus particulièrement celui des voitures les plus récentes, immatriculées après 2022.
Ainsi dès le 1er janvier 2026, un nouveau volet du malus dit écologique entrera en vigueur et concernera certains véhicules d’occasion lors de leur revente ou d’un changement de propriétaire. Le gouvernement, qu’il soit démissionnaire ou en renouvellement permanent, a trouvé ainsi un moyen de faire rentrer de l’argent dans les caisses de l’Etat. Le nouveau dispositif ne vise pas l’ensemble du marché de seconde main.
Taxe supplémentaire au poids pour les véhicules immatriculés après 2022
L’éligibilité d’un véhicule dépendra de critères cumulatifs. A savoir, une première immatriculation après le 1er janvier 2015, des émissions de CO2 supérieures ou égales à 131 g/km et une masse en ordre de marche excédant le seuil de 1.799 kg. Les modèles visés sont clairement les SUV récents, les grandes berlines, les 4×4 ou les pick-up. En revanche, les voitures plus anciennes et plus petites échappent pour l’instant au malus.
Le calcul du malus prendra en compte deux éléments. D’une part, le barème CO₂ applicable l’année de la première immatriculation. D’autre part, un coefficient de vétusté qui viendra réduire le montant à payer selon l’âge du véhicule. Plus ce dernier est ancien, plus la réduction sera importante. En revanche, pour les modèles immatriculés après 2022, une taxe supplémentaire liée au poids sera ajoutée.
Hausse importante du malus sur les véhicules neufs
Par ailleurs, le malus « habituel », sur les véhicules neufs, sera sensiblement augmenté en 2026 à partir des critères habituels sur les émissions de CO2 et le poids des véhicules neufs. Du coup, les voitures hybrides et hybrides rechargeables seront taxées tandis qu’elles étaient épargnées auparavant.
Même si tous les détails ne sont pas encore publics, on sait que plafond du malus de 70.000 euros en 2025 passera à 80.000 euros en 2026. Cette hausse ne concernera qu’une poignée de modèles très haut de gamme. Mais elle entraînera mécaniquement une revalorisation de l’ensemble du barème, ce qui affectera un bien plus grand nombre de véhicules.
Les motorisations hybrides neuves touchées
Parallèlement, le seuil de déclenchement du malus CO2 sera abaissé. Une évolution qui élargira encore le champ des véhicules concernés. Il touchera certains modèles grand public, y compris des motorisations hybrides épargnées jusque-là. Notamment parce que le malus au poids verra son seuil de déclenchement, actuellement de 1.600 kg, abaissé à 1.500 kg. Cela devrait avoir un impact sensible sur les modèles hybrides rechargeables même s’ils continueront de bénéficier d’un abattement sous certaines conditions.
Enfin, même les véhicules 100% électriques ne seront plus totalement exonérés du malus au poids. À partir de 2026, ils entreront dans le champ d’application du dispositif, tout en bénéficiant d’un abattement de 600 kg. Une exception est prévue pour les modèles considérés comme ayant une « faible empreinte carbone », l’objectif est de trouver le moyen de favoriser les véhicules fabriqués en France et en Europe.