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Les limites écologiques de l’éolien


Dans une tribune publiée par Connaissance des énergies, Dominique Bussereau, ancien ministre, Président du département de la Charente-Maritime et Président de l’Assemblée des départements de France s’en prend violemment à la politique publique en matière d’éoliennes. Dans son texte titré, «L’éolien: les limites écologiques d’une énergie renouvelable», il dénonce l’incohérence et la courte vue des politiques d’installations d’éoliennes et les dégâts causés à l’environnement et au patrimoine.

«Trop, c’est trop. Le «mix énergétique» ne doit pas se faire au détriment des enjeux environnementaux. Face à un développement anarchique, il faut imposer des règles et une méthode, tout ce qui a cruellement fait défaut jusque-là… Les projets se sont développés en dehors de toute planification territoriale équilibrée et aux dépens des aspects environnementaux qui ont été dramatiquement négligés», écrit Dominique Bussereau.

Son réquisitoire souligne que les éoliennes sont parfois installées dans des endroits où les conditions de vent ne sont pas forcément les plus favorables mais où l’opposition locale peine à se mobiliser. Il s’en prend aux disparités régionales injustifiées. «La France paye au prix fort cet effort avec un territoire saturé par endroit de parcs éoliens. Le déséquilibre est criant au niveau national: près de la moitié de la puissance du parc national est située dans les régions Grand Est et Hauts-de-France.»

Le Département de la Charente-Maritime que M. Bussereau préside a donc décidé d’installer un observatoire de l’éolien et de demander un moratoire sur tous les projets éoliens pendant deux ans pour les évaluer. Le développement de l’éolien «doit être pensé intelligemment et programmé à bon escient dans les zones les plus propices à sa rentabilité et les moins touchées par les impératifs environnementaux et patrimoniaux».

«L’urgence climatique ne doit pas semer la panique énergétique. La mer, le soleil et le vent sont des ressources inépuisables, qui méritent que l’on prenne le temps d’utiliser, là où il le faut et comme il le faut, leur formidable potentiel», conclut Dominique Bussereau.

La rédaction