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Paris Wikimedia Commons

La baisse spectaculaire de la consommation d’énergie à Paris


Avec à la fois les effets du confinement, du ralentissement de l’activité économique et l’exode d’une partie de sa population, la ville de Paris consomme beaucoup moins d’énergie, d’ électricité et de gaz, moins d’eau et produit moins de déchets.

Entre le confinement, le fonctionnement au ralenti d’une bonne partie de l’économie et des transports et la fuite en province de plus d’un million de personnes, la consommation d’énergie est en chute libre à Paris. C’est ce qu’indique, par exemple, ses informations recueillies par Cnews.

Ainsi, la consommation électrique dans la capitale a diminué d’un cinquième (20%), indique Enedis la société responsable de la gestion du réseau. Soit une baisse de 450 mégawatts (MW) sur 2.250 MW au total consommés habituellement. Cela représente l’équivalent de la production de 200 éoliennes, lorsqu’elles fonctionnent à plein régime ou d’un peu moins de la moitié d’un réacteur nucléaire de moyenne puissance. En termes de consommation, c’est comparable à celle de 350.000 foyers ou de 45 TGV.

Une baisse de 27%

Cette tendance se retrouve d’ailleurs à l’échelle de toute la métropole du Grand Paris et l’Ile-de-France. Ils suffit de consulter le service en ligne d’analyse de la consommation régionale de RTE (Réseau de transport d’électricité) baptisé ECO 2 Mix. Il montre que lundi 30 mars 2020, le pic de la consommation dans la capitale et sa banlieue s’est établi à 9.532 mégawatts. Le lundi 20 janvier 2020, le pic de consommation était de 13.066 mégawatts. La baisse de consommation représente 27%. A l’échelle française, RTE estime la baisse de la consommation d’électricité «à 15 %». Selon le gestionnaire du réseau public, elle s’explique «surtout par la fermeture des industries, des entreprises et des commerces».

Un autre indicateur intéressant est celui de la consommation de gaz de ville dans la capitale. Elle a diminué de 10% selon Bertrand de Singly directeur clients territoires Ile-de-France de Gaz réseau distribution France (GRDF). «Cela représente une baisse de 25 gigawatts-heure (GWh), alors que la consommation est d’environ 250 GWh à cette période de l’année», explique-t-il. Si les particuliers représentent environ 75% de la consommation de gaz de ville, contre seulement 25% pour les professionnels, cela reste difficile pour GRDF d’analyser ce recul. Il n’a pas les outils pour cela. On peut tout de même considérer que la baisse significative du nombre d’habitants et le ralentissement sensible de l’activité économiques y sont pour quelque chose.

Moins d’eau et moins de déchets

Mais il n’y a pas que l’énergie qui est un bon indicateur de la vie au ralenti de la capitale. La consommation d’eau a ainsi baissé de 20%. Elle est de l’ordre de «de 400.000 m3 par jour, contre 500.000 m3 quotidiennement à cette période l’année dernière», déclare Célia Blauel, adjointe à la mairie chargée de l’eau. Selon elle, le niveau actuel, en recul de 20% environ, «est comparable à celui d’un mois d’août lorsque Paris est vide». Plus intéressant encore, la baisse de la consommation n’est pas uniforme dans tous les quartiers. Les arrondissements considérés comme les plus bourgeois sont les plus concernés, avec par exemple -30% d’eau utilisée dans les 5ème et 6ème. A contrario, ceux dont les habitants sont considérés comme moins favorisés consomment autant d’eau qu’avant la pandémie à l’image du 20ème arrondissement où Eau de Paris enregistre une baisse de seulement 2%.

Enfin, dernier critère intéressant, même s’il ne s’agit pas d’une baisse de consommation, mais de production cette fois, les déchets. Et les chiffres sont assez spectaculaires. La mairie de Paris indique que «moins de 13.000 tonnes sont actuellement collectées chaque jour, contre 19.000 tonnes en temps normal». Le recul atteint plus de 30%. Le Syctom, qui gère les déchets de la capitale et de 84 autres communes de banlieue, estime pour sa part que le volume d’ordures collectées a diminué «de 25% la semaine dernière» et que cette baisse «sera d’au moins 30%» cette semaine».

La rédaction