La capture et le stockage de carbone, futurs moteurs de la croissance mondiale ? C’est l’opinion défendue par le Global CCS Institute… dont la mission est justement de promouvoir ces technologies. À la clef, des dizaines de millions de créations d’emplois et des centaines de milliers de milliards “d’avantages économiques”, par rapport au statu quo, à savoir, ne rien faire. le Global CCS Institute pointe du doigt en particulier l’Asie où les centrales à charbon émettent à elles seules un tiers du CO2 mondial lié à l’énergie. Un CO2 “facile à capter”, puisqu’il suffit de le récupérer à la sortie des chaudières ! Le captage du CO2, aujourd’hui présenté comme extrêmement coûteux (100 dollars la tonne !) pourrait chuter à 20 dollars s’il fait partie intégrante du processus de production d’énergie. On expérimente même des centrales au gaz dans lesquelles le captage du carbone est intégré au cycle de combustion, réduisant les émissions à zéro…
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Sanctions contre le pétrole russe, un jeu de rôle
Autant, les sanctions et destructions des gazoducs Norsdstream 1 et 2 ont très fortement réduit les exportations russes de gaz naturel, autant les sanctions et la limite de prix des barils vendus par Moscou (60 dollars) imposée par les pays occidentaux en décembre 2022 ont eu beaucoup moins d’impact. Et le pétrole est de loin la principale source de revenus à l’exportation de la Russie et donc de financement de sa machine de guerre. Selon les derniers chiffres, les exportations russes d’hydrocarbures ont rapporté 720 millions de dollars par jour le mois dernier contre environ 1,1 milliard de dollars par jour avant l’invasion de l’Ukraine. En fin de compte, dans ce qui est un vrai jeu de rôle, presque tout le monde affirme être satisfait, à l'exception de l'Ukraine. Les puissances occidentales se vantent d'être fermes avec la Russie. Poutine peut affirmer que l'Occident n'a pas été en mesure de le priver de ses revenus pétroliers. Les grands négociants pétroliers profitent de la volatilité accrue des cours ce qui leur permet d'engranger de gros bénéfices. La Chine et l'Inde s'approvisionnent en pétrole russe bon marché. Et les critiques qui affirment depuis deux ans que les sanctions sont inefficaces...
L’augmentation de la consommation d’électricité des data centers est exponentielle
La consommation d’électricité résultant des data centers et de l’intelligence artificielle (IA) pourrait passer de 415 TWh (térawattheure) en 2022, supérieur par exemple à celle du Royaume-Uni, à 835 TWh en 2026 selon une hypothèse médiane de l’Agence internationale de l’énergie. Cela représenterait alors la demande d’électricité d’un pays comme le Japon, la cinquième du monde. A ce rythme, les besoins en énergie de la révolution technologique qu’est l’IA représentent un problème insoluble pour la transition énergétique. Il est presque impossible de produire en quelques années l’électricité bas carbone nécessaire pour les alimenter. D’autant plus qu’il faut dans le même temps parvenir à produire chaque année suffisamment d’électricité décarbonée à la fois pour répondre à la progression de la demande « normale » et pour se substituer aux centrales thermiques.
Transformer les vieilles centrales à charbon en parcs solaires
Selon une étude récente du très sérieux Institute for Energy Economics and Financial Analysis (IEEFA), il est possible à la fois techniquement et économiquement de transformer rapidement, d’ici 2035, 800 centrales à charbon vieillissantes se trouvant dans des pays en développement en parcs solaires. Les opérations seraient rentables sans subventions ni aides publiques. Elles devraient même devenir une priorité. Rappelons que la principale source d’énergie utilisée aujourd’hui pour fabriquer de l’électricité dans le monde (35%), reste le charbon… Cette source d'énergie est le plus grand émetteur de gaz à effet de serre de l’humanité. Elle représente 40% de toutes les émissions liées à l’énergie, soit 15,5 gigatonnes de CO2 sur un total estimé de 36,8 gigatonnes.