<i class='fa fa-lock' aria-hidden='true'></i> Quand les batteries des véhicules électriques sont à zéro

8 octobre 2025

Temps de lecture : 4 minutes
Photo : Tesla dans la neige Source Tesla
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Quand les batteries des véhicules électriques sont à zéro

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L’organisme allemand regroupant les automobiles clubs du pays, l’ADAC, a mis à l’épreuve six voitures électriques de différentes marques en vidant totalement leurs batteries. Conclusion, une expérience qu’il vaut mieux éviter et l’existence d’une toute petite réserve cachée permettant quand la batterie est à zéro de parcourir encore entre 15 et 21 kilomètres à allure très réduite.

L’un des obstacles majeurs, avec le prix, à l’adoption des véhicules électriques par les automobilistes est la fameuse angoisse, plus ou moins rationnelle, de l’autonomie réelle et de la possibilité de recharger en cas d’imprévu. Même si l’autonomie des voitures électriques a fait des progrès certains au cours des dernières années, leur utilisation nécessite obligatoirement de prendre en compte une contrainte supplémentaire par rapport à ceux à motorisation thermique, la recharge et sa planification autant que faire se peut.

Mais que se passe-t-il réellement quand les batteries finissent par être totalement vidées. Y-a-t-il des réserves de puissance cachées ? Un scénario catastrophe que la très puissante ADAC, l’association regroupant en Allemagne les automobiles clubs, a expérimenté avec six modèles. A savoir, une Volkswagen ID.3, une Volvo EX40, une Tesla Model Y, une BYD Seal, une KIA EV6 et une Nio EL6.

Risque d’endommager la voiture

Maintenant, un avertissement. Il ne faut pas totalement vider volontairement la batterie d’une voiture électrique tout comme il ne faut pas d’ailleurs totalement vider le réservoir d’une voiture à moteur à combustion. Cela signifie non seulement une panne mais un risque d’endommager plus ou moins sérieusement le véhicule.

Pour son test, l’ADAC a utilisé des véhicules avec des batteries chargées entre 20 et 30% comme cela arrive dans des situations réelles sans adopter alors la moindre conduite dite économique visant à réduire la consommation d’énergie et grappiller de l’autonomie. Les véhicules ont alors roulé de manière normale jusqu’à la panne sèche. Ils se sont tous comportés dans un premier temps de la même façon.

Après le traditionnel message affiché quand la batterie est descendue à 20% de capacités, les voitures ont continué à fonctionner normalement. Le conducteur a reçu ensuite de nouveaux avertissements cette fois à 18% de niveau de recharge sur la KIA EV6, 15% sur la Volkswagen ID.3, 14% sur le Tesla Model Y, 11% sur la NIO EL6, 10% sur la BYD Seal et 6% sur le Volvo EX40. Mais il n’y a toujours par eu de changement de comportement des véhicules.

Mode dégradé

Ensuite, les choses ont changé. Tous les véhicules à l’exception de la NIO ont fini par entrer en mode dégradé, c’est-à-dire avec une puissance limitée leur permettant de rouler tout juste à 50 kilomètres heure avec des accélérations très faibles. Il n’est évidemment pas question dans ces conditions de rouler sur autoroute ou même sur toute ouverte sans devenir un danger pour la circulation et pour les occupants du véhicule.

Sur plusieurs voitures, un symbole en forme de tortue s’est allumé au tableau de bord et les éléments de confort des véhicules (chauffage, climatisation…) ont été automatiquement coupés. Il n’y avait plus alors que 6% de recharge de la batterie pour la BYD, 5% pour la Volkswagen, 3% pour la KIA et 1% seulement pour les Tesla et Volvo. Mais quand l’affichage de niveau de recharge de la batterie est tombé rapidement à 0%, ce n’était pas encore la fin du monde et la panne sèche. L’ADAC a trouvé que les véhicules ont en fait tous de petites réserves secrètes. Mais elles sont évidemment limitées.

Ne pas tenir compte de la réserve cachée

Elles permettent selon le test effectué par l’ADAC de parcourir encore entre 21 et 15 kilomètres toujours avec la réduction drastique des performances ramenées à 50 kilomètres de vitesse maximum. Les voitures se sont arrêtées quand elles ne pouvaient plus maintenir 50 kilomètres heure ce qui est une norme de sécurité.

Cela dit, l’ADAC recommande de ne pas tenir compte dans l’utilisation des véhicules de cette réserve cachée. « On ne peut donc compter sur la réserve d’urgence et il vaut mieux ne pas y toucher si possible. En effet, en hiver, par temps froid, sur une forte pente ou lorsque la batterie est déjà très usée, il se peut que cette réserve d’urgence soit faible, voire inexistante, et que le véhicule s’arrête plus tôt et plus brusquement que ce n’était le cas dans cet essai réalisé dans des conditions idéales. La plupart des véhicules testés étaient encore assez récents, la piste d’essai était presque plate et les températures douces ».

Les recommandations de l’ADAC

L’enseignement principal du test, toujours selon l’ADAC, est qu’il ne faut en fait jamais descendre sous les 10% de charge d’une batterie, ne serait-ce que pour ne pas l’endommager et réduire ainsi sa durée de vie.

L’ADAC tire de cette étude, les recommandations de bon sens suivantes pour les automobilistes passés à l’électrique.

« –Ne planifiez pas un trajet de manière à ce que la batterie soit complètement déchargée à l’arrivée. Il vaut mieux recharger brièvement une fois de plus.

-Prévoyez une marge pour les imprévus tels que les déviations, les bornes de recharge défectueuses ou occupées.

-Ne comptez pas sur la réserve d’urgence. Il n’est pas certain qu’elle puisse être pleinement utilisée en hiver ou avec une batterie vieillissante.

-Ne garez jamais votre voiture électrique avec une batterie presque vide sans la recharger. Cela pourrait endommager la batterie à long terme et, surtout par temps froid, le niveau de la batterie pourrait baisser davantage pendant la nuit.

-Si vous risquez d’être à court d’énergie, prenez des mesures d’économie à temps :

Passez en mode Eco, réduisez le chauffage ou éteignez la climatisation, conduisez lentement et de manière anticipative. Si possible, profitez de l’aspiration, mais veillez à respecter la distance de sécurité. Évitez les accélérations brusques. »

Enfin dernière chose, en cas d’intervention d’une dépanneuse, la plupart des voitures électriques ne peuvent pas être remorquées, car cela peut générer une tension et endommager le système électrique. Elles doivent être impérativement embarquées sur une remorqueuse.

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La rédaction

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