Pour éviter les complications et la perte de temps liées à la recharge des batteries des voitures électriques, une solution technique envisagée depuis de nombreuses années est celle de l’échange des batteries. Dans des stations automatisées dédiées, le véhicule électrique ne recharge pas sa batterie mais la remplace en une poignée de minutes par une complétement rechargée. Renault avait travaillé sur une technologie similaire dans les années 2008-2013 sans succès. CATL, le géant chinois de batteries, l’a fait. Dans des dizaines de stations récemment installées à Chongqing, mégapole de 32 millions d’habitants, un bras robotisé extrait la batterie déchargée du véhicule et la remplace par une unité chargée, sans aucune intervention humaine.
Et CATL a conçu un système ouvert qui a d’ores et déjà été adopté par de nombreux constructeurs chinois. Dès cette année, dix véhicules différents utilisant cette technologie seront lancés sur le marché chinois. Les premiers véhicules équipés de ses nouvelles batteries interchangeables standardisées baptisées « Choco-SEB » ont été livrés il y a quelques jours. Elles peuvent être échangées en 100 secondes, ce qui est aussi rapide qu’un plein d’essence, et offrir alors une autonomie de 500 kilomètres. Changan Automobile, le premier constructeur qui teste cette technologie, a confirmé la livraison de 1.000 modèles Oshan 520 (voir la photographie ci-dessus). Lors de l’événement, Changan a déclaré que le nouveau véhicule avait déjà obtenu plus de 15.000 commandes.
Le numéro un mondial incontesté des batteries pour véhicules électriques
La Oshan 520 est vendu 166.800 yuans, environ 20.600 euros. C’est un modèle de 4,77 mètres de long qui embarque un moteur de 105 kW (141 ch) et une batterie LFP de 56 kWh offrant une autonomie théorique de 515 kilomètres selon le cycle CLTC.
CATL est le numéro un incontesté du marché mondial des batteries pour véhicules électriques. Selon les dernières données de SNE Research, il détenait 28,8% du marché au cours des deux premiers mois de 2025, en hausse par rapport aux 26,9% lors de la même période de l’année dernière.
Selon CATL, 34 stations d’échange Choco-SEB ont déjà été installées à Chongqing, la ville où se trouve le siège de Changan. D’ici la fin de l’année, plus de 50 stations seront opérationnelles dans la mégalopole. Chacune d’entre elle peut réaliser jusqu’à 822 échanges par jour.
Deux types de batteries interchangeables
L’ambition annoncée est de disposer de 1.000 stations d’échange de batteries dans 31 villes chinoises d’ici à la fin de l’année 2025. Et ce n’est qu’une première étape. CATL annonce ensuite 30.000 stations d’ici 2030…
Changan et CATL ont signé un accord en novembre 2024 pour lancer des modèles utilisant les batteries interchangeable Choco-SEB et depuis plusieurs autres grands constructeurs automobiles chinois ont suivi. Il s’agit notamment de GAC, Chery, NIO, FAW et BAIC. Il ont tous annoncé le lancement dans les prochains mois de véhicules basés sur cette nouvelle technologie.
CATL veut rendre la recharge d’un véhicule électrique aussi facile que le plein d’un véhicule à essence. Le géant des batteries a lancé l’année dernière deux types de batteries interchangeables, l’une pour les petites voitures et l’autre pour les véhicules plus grands. Le pack 20# est conçu pour les citadines avec une puissance de 42 ou 52 kWh et le pack 25# pour les berlines et SUV, avec une puissance de 56 ou 70 kWh. Chacune de ses batteries est disponible en chimie lithium-fer-phosphate (LFP) ou nickel-manganèse-cobalt (NMC). Une nouvelle illustration, si nécessaire, de l’avance technologique chinoise dans le domaine des batteries.
