Transitions & Energies

L’avenir de l’Afrique est hydroélectrique


L’hydroélectricité est la troisième source de production d’électricité en France et la première source d’électricité renouvelable. Elle représente une puissance de 25,5 GW. En comparaison, l’Afrique qui est cinquante fois plus grande que la France et 15 fois plus peuplée produit 35 GW à partir de barrages et cela représente 22% de son électricité. Six nations africaines ont plus de 90% de leur électricité fournie par l’hydraulique, à savoir la RDC, la Namibie, la Zambie, l’Ethiopie, le Togo et le Soudan. Plus important encore, seul 10% du potentiel hydroélectrique du continent est exploité.

L’Afrique subsaharienne, où se trouve la quasi totalité des grands cours d’eau, doit au moins doubler sa production hydroélectrique d’ici 2030. C’est une nécessité pour faire face à la croissance des besoins. De très grands barrages sont ainsi en cours de construction comme Grand Renaissance en Ethiopie, qui devrait être le plus puissant d’Afrique, et Inga III en République Du Congo. Ces deux barrages dépasseront en production les besoins de leurs pays respectifs et serviront à exporter de l’électricité vers les pays voisins.

Le développement de l’hydroélectrique est vital pour l’Afrique subsaharienne. Notamment parce que contrairement à l’Afrique du nord, les renouvelables (éolien et solaire) y sont beaucoup plus coûteux que l’électricité d’origine hydraulique. L’hydroélectricité présente aussi d’autres avantages. C’est une source renouvelable et propre et l’essentiel du coût provient de l’investissement initial qui peut être financé avec des contributions internationales, notamment de la Banque Mondiale mais aussi des Etats et des entreprises privées qui participent à la construction des infrastructures. C’est ainsi la meilleure solution pour la production électrique de base. Seule l’Afrique du sud à une base électrique plus classique avec des centrales au charbon et des centrales nucléaires. L’autre avantage de l’hydroélectrique est que sa production peut être assez facilement modulé. La quantité d’énergie produite s’adapte plus facilement aux besoins que le charbon et le nucléaire.

Il y a évidemment des inconvénients à la multiplication des barrages au-delà du coût financier et de l’endettement qu’ils représentent. Il y a notamment des conséquences environnementales avec la construction de réservoirs ce qui se traduit la plupart du temps par la disparition de villages et de villes et le déplacement des populations. Et puis évidemment, il y a la question des ressources en eau, de leur épuisement, du réchauffement climatique et de la sécheresse.

La rédaction