<i class='fa fa-lock' aria-hidden='true'></i> L’état de la transition énergétique selon Mc Kinsey

24 octobre 2025

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L’état de la transition énergétique selon Mc Kinsey

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Pour la dixième édition de son étude Global Energy Perspective, le cabinet McKinsey souligne que l’accès à une énergie bon marché et la sécurité d’approvisionnement ont pris le pas dans la réalité des politiques énergétiques de la quasi-totalité des pays sur les impératifs de décarbonation. Cela tient à la fois aux bouleversements et incertitudes géopolitiques et au manque de compétitivité de bon nombre des nouvelles technologies à faibles émissions. C'est moins le cas pour la production d’électricité qu'il est plus « facile » de décarboner mais pour les substituts aux combustibles fossiles pour tous les autres usages qui restent très largement majoritaires dans la consommation d’énergie (transports, industrie, bâtiments). L'électricité n'assure finalement qu'entre un cinquième et un quart de la consommation d'énergie dans la plupart des pays (27% en France). Ainsi, le pétrole, le gaz et le charbon devraient ainsi encore représenter entre 41% et 55% de la consommation énergétique mondiale en 2050, selon les scénarios de McKinsey.

A l’occasion de sa dixième édition, l’étude Global Energy Perspective (Perspective mondiale de l’énergie) du cabinet McKinsey décrit sans fards les réalités de la transition énergétique dans le monde. « Notre vision de la transition énergétique a mûri. Si l’urgence demeure, les voies à suivre pour atteindre les objectifs de l’Accord de Paris sont désormais plus complexes et doivent s’ancrer dans les réalités économiques et géopolitiques. Les émissions mondiales de gaz à effet de serre continuent d’augmenter et le chemin vers la décarbonation reste long ».

Deux thèmes principaux se dégagent de cette étude.

Tout d’abord, la nécessité de prendre en compte les trois éléments clés permanents des politiques énergétiques. A savoir et dans l’ordre des priorités réelles de la quasi-totalité des pays et des gouvernements : maîtriser les coûts de l’énergie, assurer la sécurité des approvisionnements et ensuite réduire les émissions de gaz à effet de serre. Les discours volontaristes sur la décarbonation ne doivent pas masquer cette réalité. Mc Kinsey est encore plus explicite en affirmant que sans accessibilité financière et sans des modèles économiques solides, « l’adoption généralisée des nouvelles technologies à faible émission de carbone ne se fera pas ».

Utilisation prolongée des combustibles fossiles

Deuxième thème principal du rapport, « il n’existe pas de solution miracle pour la décarbonation. Les pays et les régions suivront des trajectoires distinctes en fonction des conditions économiques locales, des ressources disponibles et des réalités auxquelles sont confrontées certaines industries ».

Mc Kinsey n’est pas pour autant totalement négatif et souligne que chaque année apporte son lot d’évolutions imprévues heureuses, qu’il s’agisse de percées technologiques permettant une expansion accélérée de l’énergie solaire et éolienne ou d’innovations telles que l’IA (Intelligence artificielle) qui stimulent la croissance rapide dans le monde de la demande d’électricité, sauf en Europe et en France. Sachant que l’électricité est le vecteur d’énergie, ce n’est pas une source d’énergie, qu’il est le plus « facile » de décarboner avec les renouvelables et le nucléaire.

Mais le rapport souligne aussi que « l’incertitude géopolitique, l’évolution des politiques et la demande croissante en énergie sont en train de redessiner le paysage énergétique ». Ils devraient conduire à une utilisation prolongée des combustibles fossiles. Les combustibles fossiles, en particulier le gaz naturel, devraient ainsi conserver une part importante du mix énergétique mondial « bien au-delà de 2050 ».

Renouvelables intermittents (solaire et éolien) et gaz domineront production d’électricité

Le pétrole, le gaz et le charbon devraient ainsi encore représenter entre 41% et 55% de la consommation énergétique mondiale en 2050, selon les scénarios de McKinsey.

La demande devrait se stabiliser entre 2030 et 2035 dans le scénario dit « Continued Momentum », c’est-à-dire de poursuite de la tendance actuelle. Mais celle de gaz naturel pourraient continuer à augmenter pour remplacer les combustibles fossiles à plus fortes émissions, c’est-à-dire surtout le charbon et dans une moindre mesure le fioul lourd issu du pétrole. Cela dit la consommation de charbon pourrait aussi se maintenir à des niveaux plus élevés que ceux prévus dans les précédentes perspectives de McKinsey. En matière de production d’électricité, les renouvelables intermittents (solaire et éolien) et le gaz naturel devraient pourtant finir par dominer.

Développement du nucléaire, de la géothermie, de l’hydraulique

Les autres sources d’énergie bas carbone ainsi que les technologies de stockage de l’électricité renouvelable intermittente devraient se développer. Ces sources d’énergie comprennent le nucléaire, la géothermie et l’hydraulique, et les technologies de stockage comprennent les batteries et le stockage par pompage hydroélectrique.

Mais même si l’électrification des usages va se développer, l’essentiel de la consommation d’énergie se fera encore longtemps via des carburants. Car l’électricité ne représente qu’entre un cinquième et un quart de la consommation d’énergie dans la plupart des pays (27% en France). Et les principaux carburants alternatifs à ceux issus des énergies fossiles, indispensables quand l’électrification des usages est impossible (dans l’industrie et les transports lourds notamment), ne devraient pas être largement adoptés avant 2040. L’hydrogène vert, les carburants synthétiques et autres biocarburants auront les plus grandes difficultés à être compétitifs face aux carburants traditionnels à court et même à moyen terme.

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