<i class='fa fa-lock' aria-hidden='true'></i> Le scénario climatique catastrophe qui détruirait l’Europe et fait peur à The Economist

22 août 2025

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Le scénario climatique catastrophe qui détruirait l’Europe et fait peur à The Economist

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The Economist n’est pas un média qui a construit son succès et sa réputation sur le spectaculaire et le catastrophisme. Mais il s’inquiète pourtant, au cœur de l’été, d’un scénario climatique apocalyptique qui verrait la disparition des courants océaniques baptisés du doux nom de « circulation méridienne de retournement atlantique » ou AMOC. Cela signifierait un effondrement des températures et des précipitations en Europe qui détruirait une grande partie de son agriculture. The Economist y croit tellement qu’il demande une « réponse stratégique » à une « menace stratégique ». Il tempère tout de même un peu en ne réclamant pas « des investissements qui ne sont pas encore nécessaires», mais « une imagination plus grande l'est ».

Les prévisions catastrophiques en tous genres pullulent dans les médias, notamment numériques et notamment en été. Il faut dire qu’elles font de l’audience, du clic et donc de l’argent. Elles bénéficient d’un biais cognitif de l’espèce humaine, qui a d’ailleurs permis sa survie, un intérêt instinctif très puissant pour les dangers réels ou supposés qui nous menacent. Les prophètes de l’apocalypse ont ainsi toujours fait recette… et se sont toujours trompés. Mais les religions leur doivent beaucoup et certains scientifiques leur notoriété, de Malthus (1798) au Club de Rome (1972) en passant par Paul Ehrlich (1968) et plus proches de nous les collapsologues et autres décroissants qui nous promettent eux-aussi la fin des temps.

Maintenant quand le scénario catastrophe est mis en avant par le très sérieux The Economist, même au cœur de l’été, il faut peut-être lui accorder un peu d’attention. La menace potentielle vient du courant océanique baptisé du doux nom de « circulation méridienne de retournement atlantique » ou AMOC (voir le schéma ci-dessus). Il s’agit en fait de plusieurs courants qui régulent la chaleur entre les tropiques et l’hémisphère nord. Et ils seraient fragiles, dépendant des variations de température et de salinité de la surface de la mer perturbées par le réchauffement climatique. Or, si ses courants se dérèglent les conséquences sur la météorologie et les températures sont potentiellement considérables. L’AMOC déverse pas moins de 1.000 térawatts de chaleur dans l’Atlantique nord.

– 20 °C à Bruxelles et – 50 °C à Oslo

Le scénario catastrophe évoqué par The Economist est celui d’un arrêt complet des courants qui aurait des conséquences incommensurables pour l’Europe. C’est-à-dire le retour de l’ère glaciaire avec des températures de -20 °C à Bruxelles et de -50 °C à Oslo lors des hiver rigoureux. Et comme en parallèle les précipitations s’effondreraient en Europe du Nord, les terres ne seraient plus cultivables. « Selon une estimation, jusqu’à 80% des terres arables anglaises ne seraient plus cultivables sans irrigation », écrit The Economist.

Les tempêtes s’intensifieraient, tout comme, selon certains modèles, les vagues de chaleur estivales. Et en refroidissant l’hémisphère nord, un effondrement de l’AMOC entrainerait une cascade de dérèglements majeurs qui repousseraient la ceinture de pluie des tropiques vers le sud frappant aussi bien les pays africains situés à la lisière sud du Sahara et l’Amazonie.

Le Giec se veut plutôt rassurant

Bon, maintenant arrêtons de nous faire peur et revenons à la raison, dans leur sixième rapport d’évaluation publié en 2023, les experts du Giec, qui n’hésitent pourtant pas à jouer les catastrophistes pour attirer l’attention et l’ont même parfois reconnu, expriment « un niveau de confiance moyen dans le fait que la circulation méridienne de retournement atlantique ne s’effondrera pas avant 2100 ».

Mais dans une lettre ouverte aux dirigeants du Conseil nordique, fin 2024, une quarantaine de chercheurs affirment que des travaux récents « suggèrent que le Giec a sous-estimé ce risque et que le franchissement de ce point de basculement est une possibilité sérieuse dès les prochaines décennies ».

The Economist croit tellement à ce scénario catastrophe qu’il demande une « réponse stratégique » à une « menace stratégique ». Il tempère tout de même un peu en ne réclamant pas « des investissements qui ne sont pas encore nécessaires », mais « une imagination plus grande l’est ».

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