Transitions & Energies

Nucléaire: plant Vogtle, le Flamanville américain

Innovation verte: un déclin qui interroge

La transition énergétique vers des sources d’énergies bas carbone ne pourra pas se faire seulement par la sobriété et encore moins par la décroissance. Les innovations et ruptures technologiques sont indispensables. Mais dans de nombreux domaines encore, les solutions de substitutions aux combustibles fossiles sont balbutiantes ou insatisfaisantes. Et pourtant, l’innovation technologique dans la transition énergétique est en déclin et ne bénéficie ni de l’attention ni du soutien nécessaires.

L’énergie au ministère de l’Industrie: le reflux de l’écologie?

Depuis 2007, le ministère de l’Environnement devenu celui de l’Écologie n’a cessé d’élargir son périmètre aux transports, au logement, à l’énergie. Pour la première fois en dix-sept ans, il a perdu du pouvoir lors du dernier remaniement en février. Faut-il y voir un signe des temps. Par Bertrand Alliot. Article paru dans le numéro 20 du magazine Transitions & Energies.

Les turbulences, le gros problème des parcs éoliens marins

L’efficacité des parcs éoliens marins est perturbée par un phénomène appelé le « wake effect » ou turbulences liées à l’effet de sillage. Cette baisse de rendement peut s’étendre sur des distances de plusieurs dizaines de kilomètres. Le phénomène est encore assez mal compris et le restera tant que notre maitrise des subtilités de la mécanique des fluides restera limitée. La mécanique des fluides n’est capable aujourd’hui de fournir que des modèles approximatifs et statistiques. Cela explique pourquoi les modèles météorologiques et climatiques sont perfectibles. Pour changer cela, il faut parvenir à résoudre les célèbres équations mathématiques Navier-Stokes, formulées au XIXe siècle, et qui ne l’ont jamais été… Le jour où les équations Navier-Stokes seront résolues, l’énergie éolienne deviendra alors une science exacte.

Centrale nucléaire de Dampierre-en-Burly

Nucléaire français: entre les paroles et les actes

En février 2022, Emmanuel Macron a annoncé, après une volte-face spectaculaire, la relance d’un grand programme nucléaire en France. Un peu plus de deux ans plus tard, où en sommes-nous ? Lorsqu’en 1973, le Premier ministre Pierre Messmer a présenté son plan pour électrifier le pays majoritairement avec de l’énergie nucléaire, il a donné la direction, la vision, le rythme d’installation et l’organisation ainsi que les financements pour y parvenir. Nous en sommes loin. Par Loïk le Floch-Prigent. Article paru dans le numéro 20 du magazine Transitions & Energies.

Sidérurgie

Pourquoi est-il si difficile de décarboner l’industrie lourde

Contrairement à la production d’électricité et à l’automobile, de nombreuses activités essentielles allant de l’industrie lourde au transport sur longue distance maritime, aérien et terrestre ne disposent aujourd’hui ni des technologies, ni des moyens financiers permettant de décarboner à l’horizon d’une ou deux décennies. Les technologies le permettant dans la production d’acier, de ciment, d’engrais, de verre ou le transport maritime et aérien ne sont souvent qu’à un stade expérimental. En outre, elles sont loin d’être toujours très performantes et ne sont pas compétitives économiquement sans subventions massives. Elles demanderont enfin de nombreuses années avant de pouvoir être diffusées à grande échelle. C’est ce que montre une étude récente du cabinet Deloitte.

Turbine Arabelle

La vente des turbines Arabelle d’Alstom à l’américain GE, une tache qui ne s’efface pas

Annoncée en février 2022, en prélude à la soudaine conversion d’Emmanuel Macron à l’énergie nucléaire, la vente des activités nucléaire de l’américain General Electric (GE) à EDF et notamment de la fabrication des surpuissantes turbines à vapeur Arabelle tarde toujours à se concrétiser. Elle aurait dû être enfin finalisée le 1er décembre dernier mais a été une fois encore reportée. Elle permettrait d’effacer la vente désastreuse de cette activité à GE en 2015 par le français Alstom orchestrée par le ministre de l’Economie de l’époque, un certain Emmanuel Macron. La transaction bloque pour des raisons officielles, la présence parmi les acheteurs des turbines Arabelle du russe Rosatom, et officieuses… Avec la relance du nucléaire dans le monde, Washington a beaucoup moins envie de voir la France remettre la main sur les turbines Arabelle.

La Chine détruit délibérément les marchés des minéraux stratégiques

Surinvestissements, surproduction, effondrement des cours, les marchés des minéraux stratégiques ou critiques, ont sombré dans le chaos. Conséquence paradoxale, les besoins considérables de lithium, graphite, nickel, cobalt, cuivre et terres rares pour alimenter dans les prochaines années et décennies la fabrication des batteries, des éoliennes, des panneaux photovoltaïques, des électrolyseurs… risquent de ne pouvoir être satisfaits. La Chine en est le principal responsable. Elle mène une stratégie délibérée visant à contrôler totalement ses marchés en faisant s’effondrer les cours et en détruisant toute concurrence.

La CRIM ne paye pas !

Le ministère de l’Economie et des Finances espérait récupérer au moins 4,3 milliards d’euros l’an dernier en taxant les superprofits des énergéticiens. Il prenait ses désirs pour la réalité. La Contribution sur la Rente InfraMarginale ou CRIM n’a au final rapporté que 330 millions recettes fiscales, un trou de 4 milliards d’euros dans le budget de l’Etat… Et pourtant, l’échec était plus que prévisible.

Bientôt, de l’énergie géothermique illimitée? En Islande, le projet fou d’un tunnel creusé dans un volcan

Le potentiel de la géothermie est considérable et a longtemps été négligé ou sous-estimé. C’est une source d’énergie quasiment inépuisable, renouvelable, décarbonée et présente, pour la géothermie de faible profondeur, presque sur toute la surface de la terre. Certains pays ont même un potentiel géothermique immense comme l’Islande qui va aller chercher directement via un tunnel l’énergie de la chambre magmatique d’un volcan.

Atmosphere Wikimedia

Net Zéro, nucléaire: les promesses n’engagent que ceux qui les reçoivent

La méthode qui consiste à définir des objectifs sans savoir s’il est possible de les atteindre, voire de s’en approcher, est une garantie de l’échec. Elle est malheureusement aujourd’hui presque devenue la norme en matière d’énergie. Que ce soit l’objectif Net Zéro d’émissions de gaz à effet de serre d’ici 2050 ou le triplement de la production d’électricité nucléaire dans le monde, toujours d’ici 2050. Par Éric Leser. Article paru dans le numéro 20 du magazine Transitions & Energies.