Transitions & Energies

Les émissions cachées des mines de charbon allemandes

Les turbulences, le gros problème des parcs éoliens marins

L’efficacité des parcs éoliens marins est perturbée par un phénomène appelé le « wake effect » ou turbulences liées à l’effet de sillage. Cette baisse de rendement peut s’étendre sur des distances de plusieurs dizaines de kilomètres. Le phénomène est encore assez mal compris et le restera tant que notre maitrise des subtilités de la mécanique des fluides restera limitée. La mécanique des fluides n’est capable aujourd’hui de fournir que des modèles approximatifs et statistiques. Cela explique pourquoi les modèles météorologiques et climatiques sont perfectibles. Pour changer cela, il faut parvenir à résoudre les célèbres équations mathématiques Navier-Stokes, formulées au XIXe siècle, et qui ne l’ont jamais été… Le jour où les équations Navier-Stokes seront résolues, l’énergie éolienne deviendra alors une science exacte.

Centrale nucléaire de Dampierre-en-Burly

Nucléaire français: entre les paroles et les actes

En février 2022, Emmanuel Macron a annoncé, après une volte-face spectaculaire, la relance d’un grand programme nucléaire en France. Un peu plus de deux ans plus tard, où en sommes-nous ? Lorsqu’en 1973, le Premier ministre Pierre Messmer a présenté son plan pour électrifier le pays majoritairement avec de l’énergie nucléaire, il a donné la direction, la vision, le rythme d’installation et l’organisation ainsi que les financements pour y parvenir. Nous en sommes loin. Par Loïk le Floch-Prigent. Article paru dans le numéro 20 du magazine Transitions & Energies.

Les batteries thermiques pourraient offrir une solution tant attendue au stockage massif de l’électricité

Méconnu, le stockage thermique de l’électricité offre pourtant un potentiel considérable. Il est beaucoup moins coûteux et plus facile et rapide à mettre en œuvre que les batteries lithium-ion, les barrages ou la production d’hydrogène bas carbone par électrolyse. Reste à vaincre un déficit de notoriété et d’intérêt dans un environnement marqué par les annonces incessantes et souvent douteuses de percées scientifiques et de ruptures technologiques imminentes.

Electricité: production surabondante, prix en forte baisse, sauf pour les consommateurs

A la suite d’un parfait alignement des planètes, les prix de l’électricité sont retombés au cours des dernières semaines à leurs niveaux d’avant la crise de 2022 et même en-dessous. Les températures sont anormalement douces, la demande d'énergie en général et d’électricité en particulier reste déprimée et dans le même temps la production nucléaire et renouvelable s’est fortement redressée et est devenue largement excédentaire. Au point que les exportations d’électricité atteignent des niveaux records. Mais les consommateurs français, entreprises comme particuliers, n’en profitent pas vraiment.

La Chine détruit délibérément les marchés des minéraux stratégiques

Surinvestissements, surproduction, effondrement des cours, les marchés des minéraux stratégiques ou critiques, ont sombré dans le chaos. Conséquence paradoxale, les besoins considérables de lithium, graphite, nickel, cobalt, cuivre et terres rares pour alimenter dans les prochaines années et décennies la fabrication des batteries, des éoliennes, des panneaux photovoltaïques, des électrolyseurs… risquent de ne pouvoir être satisfaits. La Chine en est le principal responsable. Elle mène une stratégie délibérée visant à contrôler totalement ses marchés en faisant s’effondrer les cours et en détruisant toute concurrence.

La CRIM ne paye pas !

Le ministère de l’Economie et des Finances espérait récupérer au moins 4,3 milliards d’euros l’an dernier en taxant les superprofits des énergéticiens. Il prenait ses désirs pour la réalité. La Contribution sur la Rente InfraMarginale ou CRIM n’a au final rapporté que 330 millions recettes fiscales, un trou de 4 milliards d’euros dans le budget de l’Etat… Et pourtant, l’échec était plus que prévisible.

Bientôt, de l’énergie géothermique illimitée? En Islande, le projet fou d’un tunnel creusé dans un volcan

Le potentiel de la géothermie est considérable et a longtemps été négligé ou sous-estimé. C’est une source d’énergie quasiment inépuisable, renouvelable, décarbonée et présente, pour la géothermie de faible profondeur, presque sur toute la surface de la terre. Certains pays ont même un potentiel géothermique immense comme l’Islande qui va aller chercher directement via un tunnel l’énergie de la chambre magmatique d’un volcan.

Atmosphere Wikimedia

Net Zéro, nucléaire: les promesses n’engagent que ceux qui les reçoivent

La méthode qui consiste à définir des objectifs sans savoir s’il est possible de les atteindre, voire de s’en approcher, est une garantie de l’échec. Elle est malheureusement aujourd’hui presque devenue la norme en matière d’énergie. Que ce soit l’objectif Net Zéro d’émissions de gaz à effet de serre d’ici 2050 ou le triplement de la production d’électricité nucléaire dans le monde, toujours d’ici 2050. Par Éric Leser. Article paru dans le numéro 20 du magazine Transitions & Energies.

Nous sommes toujours et pour longtemps encore dans l’âge de la vapeur

Jusqu’à aujourd’hui, les transitions énergétiques n’en ont jamais vraiment été. Les nouvelles sources d’énergie et nouvelles technologies se sont ajoutées à celles existantes mais ne les ont jamais totalement remplacées. Ainsi, en dépit de l’essor ininterrompu des carburants fossiles depuis deux siècles, le bois est encore utilisé comme combustible presque partout dans le monde. Et même si les machines à vapeur et les locomotives et navires à vapeur ont disparu des voies de chemin de fer et des océans, les turbines à vapeur restent essentielles… Elles offrent une technologie indispensables pour convertir l'énergie thermique en énergie mécanique et en énergie électrique. Et cela n’est pas prêt de s’arrêter... même avec la fusion nucléaire.

Les deux EPR de Taishan Chine

EDF à quitte ou double

L’énergéticien public devrait être le fer de lance de la politique de transition énergétique du pays et mener avec efficacité et ambition le programme de construction de nouveaux réacteurs nucléaires EPR2. Mais l’entreprise a été considérablement affaiblie financièrement comme humainement par deux décennies d’injonctions contradictoires des gouvernements successifs... et rien n'a changé. Le ministre de l’Economie, Bruno Lemaire, somme EDF à la fois de réviser à la baisse les tarifs d’électricité négociés avec les entreprises et de tenir les coûts et les délais de construction des nouveaux réacteurs. Mais il n’a toujours pas de solution pour les financer et un retard qui ne cesse de grandir sur la Programmation pluriannuelle de l'énergie [PPE] qui doit acter la relance du nucléaire. Sans parler de l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) qui prend son temps avec les procédures administratives de consultation du public... et retarde encore de quelques semaines la mise en service du « fameux » EPR de Flamanville. Le problème, ce n’est pas EDF mais l’Etat!